Québec alloue 18M$ pour améliorer les services policiers auprès des citoyens autochtones

Québec déploie une série de mesures, dont les coûts totaliseront 18M$ sur cinq ans pour améliorer la formation et les pratiques policières à l’égard des autochtones. Les mesures visent également à lutter contre la violence vécue par les femmes et les filles autochtones.

«C’est le résultat d’un an de travail en étroite collaboration avec différents ministères, avec les autochtones touchés par les recommandations de la Commission Viens et de l’ENFFADA (Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées), en 2019. Les besoins sont très grands et on va mettre les ressources nécessaires», disait le ministre responsable des Affaires autochtones, Ian Lafrenière.

«On veut améliorer la façon d’intervenir auprès des membres des Premières nations et des Inuits, notamment à l’égard des femmes et des filles, qui sont trop souvent victimes de violence […] L’annonce qu’on fait aujourd’hui est un début, ce n’est pas la finalité», poursuivait le ministre.

Celui-ci souhaite que les femmes autochtones se sentent accueillies, soutenues et écouter, afin qu’elles puissent rapidement entamer leur guérison.

Sept points touchent la sécurité publique. L’un d’eux touche l’accompagnement et le renforcement des 22 corps de police autochtones du Québec, alors qu’on veut aussi travailler l’accessibilité et l’attractivité de la profession d’agent de la paix pour les membres des communautés autochtones.

«Nous allons financer deux cohortes de 12 étudiants à l’École nationale de police, chaque année», a fait savoir la vice-première ministre, Geneviève Guilbault. Un plan de communication national sera déployé pour nourrir l’intérêt des jeunes pour cette profession.

Entre autres également, on veut aussi offrir une formation intention des membres des corps de police autochtone, touchant les agressions sexuelles, la violence intra familiale et la violence conjugale. Québec veut aussi favoriser l’accès à la formation de base en enquête criminelle, localement dans les communautés, autant que possible.

Mme Guilbault a également annoncé une formation à la réalité autochtone au niveau des services correctionnels.

La ministre responsable de la Condition féminine, Mme Isabelle Charest, a annoncé l’injection d’un montant de 1,2M$, sur cinq ans pour lutter contre l’exploitation sexuelle des filles et des femmes autochtones : «Cette mesure assurera le soutien financier de mesures de projets de prévention et d’interventions qui seront faits par et pour les femmes et filles autochtone».

«Je remercie le gouvernement du Québec pour cette aide qui assurera la pérennité des services de police autochtones. Ces mesures faciliteront l’accès à l’École nationale de police du Québec et favoriseront le perfectionnement des policiers autochtones afin de mieux répondre aux besoins des communautés. Nous sommes axés vers l’avenir», disait Shawn Dulude, président de l’Association des directeurs de police des Premières Nations et Inuits du Québec

Faits saillants :

Le soutien financier gouvernemental est réparti de la façon suivante :

  • Plus de 3,8 M$ sont destinés à accroître l’accessibilité d’un plus grand nombre de policiers autochtones aux formations de perfectionnement professionnel de l’École nationale de police du Québec ;
  • Près de 3,7 M$ permettront de faciliter l’accessibilité des aspirants policiers embauchés par les corps policiers autochtones au programme de formation initiale en patrouille-gendarmerie volet autochtone ;
  • Plus de 4 M$ seront consacrés à la mise à jour des compétences en matière de violence conjugale et familiale, d’exploitation sexuelle des mineurs ainsi qu’en enquête auprès des policiers œuvrant au sein des CPA ;
  • Plus de 4,1 M$ permettront de réaliser un état de situation des CPA (conjointement avec le MSP) et de soutenir financièrement l’Association des directeurs de police autochtone et de contribuer efficacement au développement des CPA;
  • Une somme de 1 M$ permettra l’embauche d’un agent de liaison autochtone au bureau du Commissaire en déontologie et du Laboratoire de sciences judiciaires et de médecine légale ;
  • Plus de 800 000 $ seront injectés pour élaborer et offrir des formations au personnel des services correctionnels ;
  • Finalement, une somme de 1,2 M$ vise à soutenir des projets de prévention et d’intervention par et pour les filles et femmes autochtones concernant l’exploitation sexuelle et autres formes de violences sexuelles.