Renouveau à St-Martin-de-Tours
Comme le fait l’Église catholique un peu partout, la paroisse St-Martin-de-Tours se prépare à vivre d’importants changements dans ses façons de faire.
Dans la foulée du tournant missionnaire 2015-2020, de nombreux diocèses au Québec sont en réaménagement profond. L’Église, telle qu’on la connaît changera donc beaucoup et les messes traditionnelles feront place à des rassemblements dominicaux, axés sur la réflexion et les événements de la vie, plutôt que la religion comme telle. Des orientations administratives et pastorales guident cet important tournant. Les églises ne roulent pas sur l’or.
Une consultation a été effectuée récemment auprès des participants à la messe dominicale à l’église St-Zéphirin. À la suite de cette consultation, les paroissiens ont voté majoritairement pour que la seule célébration eucharistique traditionnelle dans la formule qu’on lui connaît soit célébrée le dimanche, à 11h, en l’église Saint-Zéphirin. La nouvelle formule sera effective en janvier 2018.
Une célébration différente, sous forme de rencontre, sera présentée à 10h00 ce même dimanche à la salle la Chapelle du sous-sol de l’église Saint-Zéphirin. La salle a été aménagée et décorée en fonction de ce type de rencontre. «Elle a comme objectifs de réunir le plus de personnes de tout âge de la communauté autour de partage de valeurs, spécialement celui de l’importance de la dimension communautaire chez les humains, au-delà des convictions religieuses, politiques, goûts musicaux, appartenances ethniques, etc», a expliqué le prêtre modérateur Marc Lahaie.
D’ailleurs, le sous-sol de l’église a vécu une profonde reconfiguration, ces derniers mois, divisé en plusieurs salles, disponibles pour la location ou les célébrations. La salle la Chapelle, d’une capacité de 75 personnes, accueillera la nouvelle rencontre du dimanche matin 10h.
Des messes de proximité et des activités de découverte du christianisme seront présentées dans un contexte familial, dans les différentes églises.
Marc Lahaie pense qu’on se dirige vers une Église qui va vers les gens, qui aide une société en recherche de sens. «L’évangile, c’est de prendre soin des gens, c’est de sortir», évalue-t-il.
Trois réalités
Les activités de la paroisse se dérouleront avec trois réalités en arrière-plan. On y retrouve la religion traditionnelle et les activités s’y rattachant, la proposition du christianisme aux nouvelles générations via des rencontres, messes de proximité, entre autres et la philanthropie et la recherche de sens.
Cinq critères
Cinq critères orientent les changements que vivent les paroisses actuellement. «Ce sont eux qui vont déterminer les choix à faire, surtout pour les petites communautés locales», ajoute Marc Lahaie. Ils sont : la solidarité avec les plus pauvres, être en lien avec le besoin de donner du sens à la vie et aux événements de la vie, l’engagement de chrétiens, les relations avec les jeunes générations (un élément qui rejoint le nouveau type de célébrations) et le renouvellement du leadership, avec le vieillissement des personnes impliquées dans la paroisse.
Des rencontres avec les paroissiens pour explorer ces nouvelles avenues sont à l’horaire. Une assemblée générale aurait lieu en septembre prochain pour tous les paroissiens. Ils y découvriront la nouvelle salle au sous-sol de l’église, en plus de prendre connaissance des bilans financiers et pastoraux pour l’année et se termine.
Les paroissiens de Lac-à-Beauce et La Bostonnais ont déjà été informés des changements. Certains ont écarquillé les yeux, enthousiastes, alors que d’autres appréhendent le changement. «On propose des choses, on se réajuste, mais là où on est ferme, les messes traditionnelles, c’est seulement une. On ne cédera pas», prévient M. Lahaie.
Ces nouvelles façons de faire pourraient réactiver un esprit communautaire, important, spécialement dans les petites localités.
Les baptêmes, funérailles pourront aussi se faire dans d’autres styles, selon les demandes des familles. Pour vérifier la vitalité de la communauté chrétienne de proximité, chaque église verra la formation d’un comité de vie locale, de 3 à 5 personnes.
«On est les premiers dans le processus. Les autres endroits vont regarder ce qui se fait à La Tuque, parce qu’on est les plus avancés», remarque M. Lahaie.
Un tournant
À partir du premier janvier 2018, les 68 paroisses actuelles du diocèse feront place à 12 nouvelles paroisses. La paroisse St-Martin-de-Tours demeure telle quelle, à l’exception qu’on lui ajoute les secteurs de Wemotaci et de Parent.