Un nouveau régime forestier cet automne ?
La Presse Canadienne rapporte que le premier ministre du Québec, François Legault, envisage le dépôt, d’ici octobre, d’une nouvelle mouture du régime forestier.
Ce dernier aurait affirmé, lors d’un passage au Lac-Saint-Jean, hier, qu’il existe «actuellement des «problèmes réels» dans l’allocation des coupes et dans le prix de la fibre».
Il a déclaré qu’il est nécessaire et urgent de refaire le régime forestier, pour permettre que des projets puissent se réaliser. Au cours d’un point de presse à Alma, M. Legault aurait rappelé qu’il s’est engagé pendant la dernière campagne électorale à réviser le régime, pour permettre plus de prévisibilité pour les entreprises.
« On ne peut pas ne pas savoir où on s’en va, d’avoir une partie importante des capacités de coupes aux enchères chaque année, a souligné M. Legault. On doit avoir une prévisibilité, au moins sur une période de trois ans, sur les droits de coupe si on veut que des entreprises investissent dans du nouvel équipement», il a également mentionné M. Legault, dans l’article de la Presse canadienne.
Rappelons que le maire de La Tuque, Pierre-David Tremblay, s’était prononcé sur le sujet, en mars, alors qu’il était panéliste au Forum des communautés forestières de la Fédération québécoise des municipalités.
Lors d’un forum ayant pour thème «10 ans de régime forestier, l’avenir de nos communautés est-il assuré ?» Il avait répondu oui, «à condition que le régime sache s’adapter aux conditions dans lesquelles évoluent les régions forestières».
Il avait, entre autres, fait ressortir que le Bureau de mise en marché du bois fait en sorte que des entreprises de l’extérieur de la région s’approprient le bois de notre territoire, à un coût plus élevé en raison de la surenchère. Il devient alors plus difficile, pour les entreprises, d’assurer le développement et l’entretien de leurs équipements et usines.
Le vice-président exécutif du groupe Rémabec, Eric Bouchard allait dans le même sens en mars dernier en entrevue à L’Écho de La Tuque, citant des coûts de récolte qui avaient augmenté d’environ 30% à travers l’ensemble du Québec.
De son côté, le président du Regroupement des communautés forestières de la Fédération québécoise des municipalités (FQM), M. Luc Simard, a accueilli la nouvelle avec enthousiasme, constant lui aussi le blocage d’importants projets pour le développement des communautés forestières. «Cette réforme demandera beaucoup d’audace et de courage et la FQM est prête à appuyer le premier ministre et son ministre de la Forêt, de la Faune et des Parcs pour obtenir, enfin, un régime conçu pour les régions et pour ceux qui vivent de la forêt», a déclaré M. Simard.
Son organisme rappelait qu’au Québec, ce sont plus de 200 communautés où la forêt est au cœur de l’économie. Le secteur forestier compte plus de 3 000 entreprises diverses et procure 60 000 emplois directs. «C’est majeur et le potentiel de croissance des nouvelles activités forestières est énorme, a ajouté M. Simard. Il faut un nouveau régime qui nous permette de développer l’ensemble de ces potentiels. Pensons seulement à l’impact des développements récents de l’acériculture dans notre économie et on comprend vite pourquoi l’annonce du premier ministre est importante».