Une tornade passe incognito à La Tuque
Depuis quelques semaines, d’impressionnantes photos aériennes de la Haute-Mauricie font le tour des réseaux sociaux. On y remarque des milliers d’arbres balayés par terre le long d’un corridor naturel. Passée inaperçue, une tornade aurait en effet causé d’importants ravages en juin dernier, dans la forêt au nord de la Tuque.
C’est un pilote d’avion qui survolait la région tout récemment qui a remarqué la situation. Depuis, les météorologues d’Environnement Canada tentent de rétablir les faits, la date et l’endroit précis, la force de la tornade et l’étendue des dommages qu’elle a causée. Mais ce n’est pas une mince tâche.
«Habituellement, quand une tornade survient dans un endroit près de la population, on nous avertit le jour même ou le lendemain. C’est donc plus facile pour nous de relier l’événement avec une cellule orageuse précise», indique le météorologue d’Environnement Canada, Jean-Philippe Bégin. Il explique que la complexité de cas-ci vient du fait que cela a été rapporté plusieurs semaines plus tard lorsque le pilote a survolé la région.
«Il faut encore valider les informations, donc ne peux pas confirmer la date, l’heure et l’endroit, mais en regardant les images, je n’ai aucun doute que c’est une tornade qui est passée là», note M. Bégin.
À la pourvoirie Lac Dumoulin Pourvoy’air, les propriétaires et les clients ont constaté les dégâts que cette tornade a fait sur son chemin puisqu’elle les a touchés de près. Dans les jours suivants, ils ont d’ailleurs dû travailler pendant de longues heures avec leur machinerie pour dégager les chemins vers des lacs de leur pourvoirie. Les propriétaires attribuent cet événement à la soirée du 25 juin, qui a été particulièrement orageuse.
Cette version ne correspond toutefois pas aux données enregistrées sur les écrans radars d’Environnement Canada. Jean-Philippe Bégin soutient qu’aucun orage le 25 juin dans ce secteur n’aurait pu provoquer une telle tornade. Toutefois, quelques jours avant (18 juin), de fortes cellules orageuses, les mêmes qui ont causé une tornade à Hébertville au Lac-Saint-Jean, auraient très bien pu déclencher un tel phénomène…
C’est donc un bon casse-tête et un bon travail d’enquête qui occupe les météorologues depuis quelques semaines.
Quelques statistiques:
10% – À peine 10% des orages violents produisent une tornade
4 à 6 – Au Québec, on en observe entre 4 et 6 chaque année