Visite économique en Haute-Mauricie pour Charles Milliard
Le président directeur général de la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ), Charles Milliard s’est arrêté dans la région pour une visite d’Industries John-Lewis et une rencontre avec plusieurs intervenants économiques, où il a pris le pouls de l’activité économique de la Haute-Mauricie.
La Chambre de commerce et d’industrie du Haut-Saint-Maurice en a profité pour tenir un dîner, au cours duquel des intervenants ont effectué une mise à jour de leurs activités. C’était pour plusieurs la première occasion de se revoir en présentiel depuis l’arrêt forcé par la pandémie.
«Même si c’est une des plus belles régions du Québec, les problèmes ne sont pas différents. Neuf appels sur dix qu’on reçoit à la Fédération portent sur des enjeux reliés à la main-d’œuvre. […] Il y a plusieurs solutions qui existent et c’est important que le gouvernement travaille plusieurs solutions en parallèle», pense M. Millard.
Valoriser le retour des travailleurs expérimentés, représente une solution, même quelques jours par semaine. Ceux-ci peuvent être hésitants, en raison des conditions fiscales : «Si on avait un congé fiscal ou une valorisation plus grande, on pourrait leur permettre de revenir». À moyen terme, il y a les solutions de l’immigration et de la requalification de la main-d’œuvre qui peuvent apporter de l’eau au moulin.
Revenant sur l’entente conclue la semaine dernière avec Hydro-Québec, le chef de Wemotaci, François Néashit, a rappelé que la toute première entente était intervenue en 1988, avec la ligne de transport Radisson-Nicolet-des-Cantons. Wemotaci, on le sait, est fortement impliquée dans le projet BELT, où en est d’ailleurs situé le siège social.
Une entente était d’ailleurs intervenue en 2016 avec Rémabec que Wemotaci veut améliorer. «Dernièrement, j’ai discuté avec Réjean Paré pour aller un peu plus loin qu’une collaboration. On veut aller chercher un partenariat selon les opportunités d’affaires», a laissé entendre le chef.
«On est conscient qu’on n’est plus seul sur ce territoire, qu’on doit cohabiter ensemble, on recherche une cohabitation harmonieuse dans tous les secteurs d’activité. […] On a des plans d’affaires sur la table» a-t-il poursuivi, rappelant qu’il y a pour 180M$ de projets déposée par la corporation de développement économique Nikanik.
Le chef a ajouté qu’il y aura probablement d’autres annonces dans les prochaines semaines et les prochains mois, avec des industries.
Quant à lui, l’adjoint au Grand Chef du Conseil de la nation atikamekw, Dany Chilton, a rappelé la participation des Atikamekw dans le projet de Bio Énergie La Tuque (BELT). Il a mis en évidence l’enjeu que représentera le recrutement de la main-d’œuvre pour ce projet de même que la question du logement, puisque plus de 400 emplois seront créés. «Ça prendra beaucoup d’infrastructures pour accueillir tout ce monde-là», disait-il.
M. Chilton a rappelé que l’approvisionnement se fera à partir de résidus de coupes forestières, pas question d’entrer en compétition avec les usines déjà existantes.
«C’est sûr et certain que le projet va se faire, parce que le besoin est là pour le gouvernement canadien. Mais la question, c’est : est-ce qu’il va se faire ici ou ailleurs ? Nous, on a identifié notre responsabilité, comme étant important que ça se fasse ici», a laissé entendre Dany Chilton. Le projet, pense-t-il, viendra également servir les objectifs du gouvernement provincial pour la diminution des gaz à effet de serre.
L’École Forestière de La Tuque se porte bien, si on en croit son directeur, Gilles Renaud : «Malgré toutes les épreuves qu’on a pu vivre, à commencer par la crise forestière en 2005-2006, notre clientèle a été stable».
Rémabec a le vent dans les voiles, mais a besoin de main-d’oeuvre
Éric Bouchard, vice-président exécutif du groupe Rémabec a rappelé que l’entreprise s’est lancée dans l’aventure du sciage à la suite de difficultés vécues par de plusieurs de ses clients, lors de la crise forestière : «On a choisi de demeurer en forêt, à l’écoute des clients qu’on avait déjà […] on a créé des partenariats».
L’enjeu de la main d’œuvre, les gens de Rémabec peuvent en parler. «John-Lewis a vécu, dans la dernière année, une de ses pires années en termes de productivité. Normalement, on fait environ 7 à 8 milliards de bâtonnets par année, cette année, ç’a été 20% de moins. La pénurie de main-d’œuvre nous affecte énormément», a ajouté M. Bouchard.
L’entreprise travaille sur différentes solutions, depuis une dizaine de mois, pour attirer des travailleurs étrangers dans ses installations. Deux travailleurs mexicains arriveront en novembre, en plus d’une douzaine de Colombiens en décembre. «On devrait en avoir une autre douzaine quelque part au printemps, qui va arriver de l’Afrique du Nord. On a un besoin réel, dans une entreprise qui embauche de 150 à 160 employés», signale M. Bouchard. Mais il faudra voir à loger ces gens, fera plus tard remarquer le vice-président.
«C’est l’exemple parfait d’un entrepreneur qui prend avantage des ressources naturelles, qui les utilise pour réussir au Québec et qui après ça, devient un exportateur important», analyse Charles Milliard.
Rémabec a signé une dizaine de partenariats avec des entrepreneurs forestiers cette année. 17 travailleurs sont dans un projet de formation pour l’usine de Parent.
Rémabec a investi des moments importants dans ses installations au cours des dernières années, afin de les moderniser.