Inventer des légendes avec un jeu de rôle virtuel imaginé à la Maison de jeunes
JEUNESSE. Par le biais de la Fondation Lucie et André Chagnon, Centraide Mauricie vient d’allouer à un octroi à la Maison de jeunes (MDJ) de La Tuque, dans le but de contrer l’isolement chez les jeunes.
Déjà, la MDJ faisait régulièrement des jeux de rôles avec ses membres: la subvention de 7800$ permettra d’en présenter une toute nouvelle mouture.
Avec la distanciation sociale, les jeunes pourront jouer à distance avec les plateformes Roll20 et Google Sheets ainsi que le logiciel Discord, pour converser.
Pour s’assurer que les jeunes qui n’ont pas accès à un ordinateur ou à Internet puissent aussi participer, la MDJ a fait l’achat de trois ordinateurs qui y seront installés à bonne distance.
«Les jeux de rôles améliorent la communication, brisent l’intimidation par l’inclusion sociale, créent des cercles d’amis, favorisent l’expression orale, font travailler les méninges»
– Sylvain Hudon
Pour peaufiner le projet, la MDJ a fait appel à l’imagination de l’auteur jeunesse d’origine latuquoise Mathieu Fortin.
«Je lui ai demandé s’il pouvait nous faire une histoire de fond […] Notre jeu de rôle va se baser là-dessus, mais 200 ans plus tard», dit Sylvain Hudon.
Des jeunes impliqués avec l’auteur
Visiblement enthousiaste face à ce défi créatif, Mathieu Fortin, confie qu’il lui était tout naturel de s’y greffer, lui qui œuvre en littérature jeunesse.
«J’aime faire des projets avec les jeunes. J’aime créer pour eux, mais j’aime aussi travailler avec eux dans l’imagination et la créativité», relève-t-il.
Deux rencontres virtuelles avec les jeunes permettent de les impliquer dans l’idéation du projet.
«Ils ont peut-être déjà eu des flashs, des idées en jouant ou en regardant un film. Ils ne savent peut-être pas comment exploiter les idées qu’ils ont eues. C’est une façon d’aller stimuler cette fibre-là. Ça leur donne la parole», signale Mathieu Fortin.
À la suite de ce remue-méninge, un «arrière-monde» sera imaginé par Mathieu Fortin afin de créer la trame de ce projet.
«Je vais inventer des légendes, des bouts d’histoire pour donner un peu de substances à ce monde-là. Ça ne part pas de zéro, ils utilisent déjà des jeux de rôle, avec un univers qui existe déjà, on va s’y greffer».
L’univers fantasmagorique qui sera créé impliquera des créatures, des monstres, de la magie. Un style que connaît bien l’auteur de romans, qui avoue avoir un parcours passé de jeux de rôle médiéval, lorsqu’il était étudiant à l’école secondaire Champagnat de La Tuque.
L’auteur ne cache pas que certains lieux de la Haute-Mauricie l’inspirent dans ses écrits. On pourrait retrouver une teinte locale dans la production: «J’ai beaucoup écrit au début, du fantastique, avec des mondes dans la forêt, qui se passait tout le temps entre La Tuque, La Croche, Lac-Édouard […] Je peux aller piger là-dedans aussi. Ça me donne l’occasion d’aller fouiller dans le folklore atikamekw, il y a beaucoup de choses intéressantes».
«La différence entre le jeu vidéo en ligne et le jeu de rôles, c’est que dans le jeu vidéo l’interaction n’est que dans les personnages à l’écran, mais dans le jeu de rôle, l’interaction est entre les joueurs. Il y a une relation qui s’établit entre les joueurs. J’en connais, des groupes d’adultes qui font des jeux de rôles. Il y a des gars de 60 ans et il y a des ados qui sont dans la même gang. Ça peut marcher. On peut développer tout un concept d’intergénération avec ça» conclut Mathieu Fortin.
Le processus de création doit se dérouler rapidement, puisqu’on espère que les jeunes pourront jouer sous peu.
D’autres maisons de jeunes invitées à participer
En plus de Sylvain Hudon, Gabriel Martineau agira également comme maître de jeu auprès des jeunes, du lundi au vendredi soir. L’animateur en chef croit que le projet atteint des objectifs tels la persévérance scolaire, l’amélioration des performances et des compétences chez les jeunes.
«On invitera les autres Maisons de jeunes participer à notre projet», annonce fièrement M. Hudon. Quelques maisons de jeunes de la Mauricie ont déjà signalé leur intérêt.
Déjà, une dizaine de jeunes sont impliqués dans le projet, pour la création de personnages et des mille et un détails qui les entourent. D’autres vont s’ajouter.
«Il y a des jeunes qui aiment moins parler. Mais, ils ont de l’imagination pour écrire des idées de scénarios», pense Sylvain Hudon.
L’histoire pourra également servir pour les activités Grandeur Nature, que propose la MDJ à sa clientèle.
On s’inscrit directement sur la page Facebook JDR MDJ.