Kim Auclair : faire de sa surdité une force 

TÉMOIGNAGE. Après des années à tenter d’être « comme tout le monde », la consultante en communications Kim Auclair a finalement accepté son handicap invisible : la surdité. Résidente de Grand-Mère depuis peu, la femme d’affaires souhaite désormais poursuivre sa route entrepreneuriale en offrant des outils de communications adaptés aux personnes sourdes et malentendantes.

Vingt années se sont écoulées depuis les débuts en affaires de Kim Auclair à Québec. En 2017, après un épuisement et une certaine lassitude des démarches entrepreneuriales, Kim Auclair a décidé de partir à la rencontre de sa véritable identité.

Une quête identitaire

En 2017, Kim Auclair a sorti un livre sur son parcours entrepreneurial. « On m’a dit : oui, c’est intéressant, mais qu’est-ce qui rend ton parcours si unique? Je n’avais jamais accepté ma surdité, je n’avais jamais communiqué mes besoins. Je n’en parlais jamais », exprime celle qui s’est fatiguée à faire semblant qu’elle n’avait pas plus de difficultés qu’une autre. Or, les personnes malentendantes ou sourdes dépensent pourtant énormément d’énergie à tenter d’avoir une compréhension rapide des communications parlées autour d’elle. C’était le cas de Kim, dont la compréhension de la parole par le biais de la lecture labiale atteignait 12%.

« Je ne me reconnaissais pas dans les personnes sourdes ou malentendantes. Il a fallu que je me trouve un modèle. J’ai trouvé cette personne et par la suite, j’ai fait la démarche pour avoir un implant cochléaire », mentionne-t-elle.

Une réadaptation auditive et un implant plus tard, Kim Auclair se connaît mieux, elle respecte davantage ses limites, gère mieux son niveau d’énergie et elle accepte son handicap.

Faire de la surdité une force

Comment œuvrer depuis tout ce temps dans le domaine des communications avec une audition presque nulle, du moins avant l’implant cochléaire? « Il n’y a pas tant de personnes sourdes et malentendantes qui travaillent dans les communications. Il y a une raison, c’est que justement ces personnes vivent de nombreux défis de communication! Il nous manque toujours des informations », fait valoir Kim Auclair, qui revendique sa débrouillardise dans le milieu de la comm’, mais aussi d’avoir été avant-gardiste avec les visioconférences, le télétravail et le web, qu’elle maîtrise depuis bien avant la pandémie. « Le web a toujours été mon outil de travail. J’ai eu ensuite ma façon à moi d’assimiler les informations et d’apprendre », confie-t-elle, non sans fierté.

Sensibiliser le grand public

« Dans les formations grand public, il n’y a rien d’accessible pour les personnes sourdes ou malentendantes », déplore Mme Auclair. Même si ses revenus principaux proviennent de mandats en relations média et en communications auprès des entrepreneurs, Kim Auclair souhaite joindre l’utile à l’agréable en collaborant avec des organismes qui aident les personnes sourdes ou malentendantes. Elle donnera d’ailleurs un webinaire 100% accessible ce mercredi 20 septembre, avec du sous-titrage en direct, un interprète en langue des signes et des notes écrites pour accompagner la formation.

« Même si je ne parle pas la LSQ [Langue des signes québécoise], je crois qu’il faut montrer l’exemple. Je voulais l’inclure à ma formation. J’ai l’impression de contribuer à quelque chose et je veux montrer que c’est possible d’adapter son contenu », conclut la Grand-Méroise qui poursuivra sa mission de concevoir des outils de communication adaptés dans le futur.

L’événement en ligne  » Captivez les médias  » de Kim Auclair a lieu ce mercredi 20 septembre de 10h à 11h. Pour s’inscrire : https://kimauclair.ca/captivez-les-medias/

Kim Auclair propose plusieurs outils de sensibilisation aux personnes sourdes et malentendantes sur son site. Pour informations : https://kimauclair.ca/surdite