CCIHSM : le nouveau service de livraison prend de l’ampleur
De nombreux commerçants de La Tuque ont dû fermer leurs portes à la suite de la directive du gouvernement Legault, émises en début de semaine dernière. D’autres, classés services essentiels, ont pu continuer leurs activités.
Épiceries, restaurants, qui ont dû fermer leur salle à manger, de même que de nombreuses autres entreprises ont accentué des services de livraison.
La semaine dernière, un nouveau service de livraison a été instauré afin de pouvoir approvisionner les résidents de Wemotaci, afin de leur éviter de devoir sortir de la communauté pour faire leurs emplettes.
Parallèlement, le même service est offert aux résidants de La Tuque qui désirent commander des articles chez les marchands participants. L’idée a fait boule de neige.
La directrice générale de la Chambre de commerce et d’industrie du Haut-Saint-Maurice (CCIHSM), Karine Rochette, est visiblement très fière des résultats que donne déjà ce service de livraison que son organisme a lancé la semaine dernière : «Les gens de Wemotaci commencent à connaître le service et il nous appellent pour avoir de l’information». En date de jeudi matin, une trentaine de livraisons avaient été effectuées et on s’attend à ce que les demandes explosent au cours des prochains jours.
Elle a souligné la collaboration de la Caisse Desjardins de La Tuque, grâce à qui de nombreux résidants de Wemotaci, qui n’avaient pas accès à une carte de crédit, ont pu obtenir une carte prépayée pour se faire livrer leurs achats. «Ils ont été très proactifs. Ils ont attribué la tâche à trois membres de leur personnel afin de répondre au grand besoin qu’on aura par rapport aux cartes prépayées».
S’il est toujours possible de se procurer une carte prépayée dans un commerce, on peut en obtenir une à son nom, via l’institution financière, dans laquelle on ajoute des fonds par les services bancaires sur le web.
Une vingtaine de commerces ont adhéré jusqu’à maintenant au service de livraison, géré par Johanny Gignac, de Distribution La Tuque.
Le service local de livraison fait le tour des commerçants locaux, chaque jour en semaine et amène la marchandise un point de livraison que le service de livraison de Wemotaci apporte dans la communauté les mardis, jeudis et vendredis.
«Amazon ne leur arrive pas à la cheville», qualifie Mme Rochette, mettant en filigrane le service de proximité que continuent d’offrir les marchands locaux, même en cette période pandémie.
Les Latuquois en profitent aussi. «On a plus en plus d’entreprises qui embarquent […] Ce sont des produits nécessaires, on ne sait pas pour combien de temps on en a», ajoute la directrice générale.
Celle-ci voit une excellente opportunité de soutenir les commerçants locaux, surtout que plusieurs trouvent la situation très difficile actuellement.
La liste les commerçants participants est mise à jour quotidiennement sur la page Facebook de la CCIHSM. Leur nombre augmente quotidiennement.
L’initiative va faire des petits dans d’autres régions. «Plusieurs de mes collègues d’autres chambres de commerce vont copier l’idée», se réjouit-elle, observant que l’achat local va beeaucoup y gagner.
Gratuit
Ceux qui utilisent le service n’ont aucun prêt à payer. Les gens de Wemotaci profitent de la gratuité grâce à la corporation Nikanik alors que les Latuquois peuvent aussi se faire livrer gratuitement leurs achats grâce au soutien financier du SDÉF et de la SADC du Haut-St-Maurice.
Les mesures de sécurité imposent qu’il n’y ait aucun contact entre les livreurs et les clients. Le colis est déposé chez le client qui en prend possession quand quittent les livreurs. Des mesures de désinfection sont aussi appliquées.
Solidarité
Un mot caractérise toute cette action : la solidarité. «On a un milieu qui se tient, c’est quelque chose. En temps de crise, c’est de toute beauté de voir cela se mettre en place», ne manque pas de faire remarquer Karine Rochette.
L’impact ne peut qu’être positif sur la suite des choses. Le COVID-19 aura eu bien des impacts, mais celui qui aura marqué le milieu économique qui sera sans doute un attachement des consommateurs envers le tissu commercial local.
Celui-ci aura accéléré le processus de vente en ligne chez les commerçants qui hésitaient encore à se doter d’un site web transactionnel : «Les gens font des vidéos en ligne. Il y a des boutiques qui vendent plus que jamais, qui se démarquent».