COVID-19 – Les Atikamekw mettent en place des mesures adaptées à la vulnérabilité des communautés éloignées
Dans la foulée des consignes énoncées par les gouvernements du Canada et du Québec pour contrer la propagation du COVID-19, les communautés Atikamekw de Manawan, d’Opitciwan et de Wemotaci planifient le déploiement de leur plan de mesure d’urgence sanitaire depuis le 13 mars et annoncent des dispositions additionnelles en fermant l’accès des communautés aux visiteurs externes dont la venue ne répond pas à un besoin essentiel pour les habitants.
Cette mesure s’adresse notamment aux automobilistes et aux motoneigistes non membres de la Nation. Le CNA et les Conseils de bande de Manawan, d’Opitciwan et de Wemotaci informent en particulier le milieu touristique, les pourvoiries et les clubs de motoneigistes des régions de la Mauricie, de Lanaudière et du Saguenay-Lac-Saint-Jean que la sécurité publique des communautés contrôlera les entrées dans les trois communautés tant que l’état d’urgence sanitaire sera déclaré.
«Le contexte de la crise sanitaire du COVID-19 met en exergue la vulnérabilité de nos communautés qui, éloignées et contraintes par un manque criant de logements, nous oblige à un maximum de précautions pour éviter l’émergence d’un moindre cas de Covid-19», selon Constant Awashish, Grand Chef de la Nation Atikamekw. « Une propagation du virus pourrait rapidement prendre des proportions dans les conditions qui sont les nôtres actuellement».
Par ailleurs, les dispositifs de collaboration entre les trois communautés et le CNA ont notamment permis de relever des délais inconfortables dans une situation de gestion de crise pour obtenir les informations de la part des services régionaux de santé, notamment en ce qui a trait à l’obtention d’équipements indispensables aux opérations quotidiennes des centres de santé locaux.
Tout en comprenant que la rapidité avec laquelle la crise a émergé sollicite les directions de la santé de manière exceptionnelle, le CNA souhaite néanmoins interpeller les pouvoirs publics sur les réalités particulières des communautés autochtones et le besoin de communications plus systématiques pour faciliter les décisions sanitaires et médicales.
Le CNA souhaite signaler que le manque de masque est déjà un fait, tandis que les capacités en termes de transport et d’isolement des patients restent limitées.
« Malgré les incertitudes et l’éloignement, les équipes d’urgence sont prêtes à agir. Je voudrais d’ailleurs souligner le professionnalisme et la solidarité avec lesquels elles se mobilisent pour la sécurité et le bien-être de nos communautés », a ajouté pour conclure Constant Awashish.