COVID-19 : situation préoccupante dans la région
Lors du point de presse redevenu hebdomadaire du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux Mauricie-Centre-du-Québec (CIUSSS MCQ), la directrice régionale de la santé publique, Dre Marie-Josée Godi, a indiqué que la situation évoluait rapidement au cours des derniers jours.
«La région est demeurée jusqu’à présent au palier orange, mais c’est une situation qui est fragile. Il ne faut pas relâcher nos efforts», a-t-elle indiqué d’entrée de jeu. Même qu’elle demande de redoubler de vigilance alors qu’un sondage de l’INSPQ dans la région démontre que la perception du risque tend à s’amenuiser. Cela, mélangé avec le beau temps extérieur et l’augmentation des activités, pourrait avoir une influence notable sur le nombre de cas, d’hospitalisations et d’éclosions.
«Depuis le 4 avril, nous constatons une hausse graduelle du nombre de cas quotidiens atteignant en 2 jours 44 nouveaux cas et 63 aujourd’hui (mercredi). Il est fort probable que le long week-end de Pâques ne soit pas étranger à cette hausse de même que les rassemblements des derniers jours», mentionne-t-elle. La tendance des nouveaux cas, du côté des indicateurs, maintient néanmoins la région au palier orange. Il faut donc éviter l’augmentation exponentielle et éviter de passer au rouge. «On a encore une marge de manœuvre», encourage-t-elle.
Le nombre d’éclosions continue aussi d’augmenter et on les retrouve principalement en milieu de travail, dans le milieu scolaire ainsi que dans les services de garde. Les milieux de soins sont aussi à risque et on note une nouvelle éclosion (la première en quelques semaines) du côté de l’Hôtel-Dieu d’Arthabaska à Victoriaville. À ce sujet, Dre Godi a indiqué que les mesures avaient été mises en place et que la situation était sous contrôle.
Les statistiques quotidiennes ont également montré, mercredi, un nouveau décès, ce qui n’était pas survenu depuis plusieurs semaines également. Il s’agirait même du premier décès lié à la troisième vague. La victime est une personne âgée de plus de 65 ans.
En ce qui a trait aux hospitalisations, la situation demeure stable, mais la hausse du nombre de cas pourrait avoir une incidence. «Pour ce qui est des variants, nous avons un taux en deçà de la moyenne de la province. Néanmoins, en seulement une semaine, nous avons presque doublé le nombre de cas de variants détectés par criblage, passant de 144 à 244», note Dre Godi. Une telle évolution, selon elle, laisse croire que la Mauricie-Centre-du-Québec pourrait atteindre et même surpasser la moyenne provinciale au cours des prochains jours.
D’où l’importance de la nouvelle mesure annoncée récemment : le port du masque à l’extérieur quand les gens ne demeurent pas à la même adresse. «Sauf si vous êtes assis à plus 2 mètres dans un endroit public, par exemple dans un parc pour un pique-nique», précise-t-elle.
La directrice régionale de la santé publique a rappelé l’importance du respect des consignes, dont l’interdiction des rassemblements dans les domiciles privés, la collaboration avec la santé publique, l’application avec rigueur de l’isolement lorsque requis et le dépistage.
À ce propos, la région a une grande capacité à faire ce traçage, ce qui peut être une explication à la limitation des cas de COVID-19 dans cette troisième vague. «Depuis plus de deux semaines, nous remarquons une recrudescence du nombre de dépistages et c’est très bien ainsi.» Tout de même, pour répondre de façon adéquate à la population, la capacité de dépistage a été augmentée dans les centres de Drummondville, Victoriaville, Trois-Rivières et Shawinigan.
Dre Godi a voulu répéter que ce sont seulement les gens en contact avec une personne positive ou présentant des symptômes qui sont invités à aller passer un test de dépistage. «Il faut éviter de le faire de façon préventive. Nous avons remarqué que des bulles familiales complètes se font dépister alors qu’une seule personne présente des symptômes», déplore-t-elle.
La vaccination, pour sa part, s’intensifie dans la région et va continuer à se faire dans les prochaines semaines, avec l’ajout des pharmacies. De plus, depuis le 14 avril s’ouvre la prise de rendez-vous pour les personnes de moins de 60 ans qui assurent les services essentiels et sont en contact avec les usagers. Pour ce groupe, d’ailleurs, 10 000 plages supplémentaires seront ajoutées.
La vaccination s’étend aussi à certaines personnes de moins de 60 ans qui ont une maladie chronique ou certains problèmes de santé. Ces dernières n’ont pas besoin de prendre rendez-vous puisqu’elles seront contactées si elles sont admissibles.
«Mais d’ici à ce qu’une majorité de la population soit vaccinée avec une première dose, il faut absolument poursuivre nos efforts», a-t-elle rappelé en terminant.