Des nouvelles légendes pour Mathieu Fortin

CULTURE. L’auteur originaire de ­La ­Tuque ­Mathieu ­Fortin planchera sur de nouvelles légendes cet automne. Il puisera son inspiration dans l’histoire du ­Centre-du-Québec, en fouillant dans les archives, en rencontrant des gens de sociétés d’histoire et en discutant avec des passionnés d’histoire.

«  ­Je vais faire des recherches dans chacune des cinq ­MRC. Je veux aussi me faire raconter des choses bizarres, étranges et particulières qui se sont passées au ­Centre-du-Québec. Ça peut être autant de la petite histoire familiale un peu étrange que des rumeurs, des monologues bizarres, des meurtres dans des villages, des vols spectaculaires et toutes sortes de choses qui ont fait les manchettes de journaux. Puis, à partir de ça, je vais écrire des légendes qui en reprendront des petits bouts réels  », explique l’auteur, qui prend d’ailleurs de plus en plus plaisir à explorer ce style de récit.

«  ­Ce qui est le fun, des légendes, c’est qu’on peut jouer sur la ligne du vrai et du faux. Semer le doute sur ce qui est vrai ou pas. Pour les adultes, c’est souvent plus facile à discerner, mais pour les ­pré-ados, à qui je m’adresse, ce n’est pas tout le temps évident  », indique ­Mathieu ­Fortin.

En 2023, il a publié le livre «  ­Légendes étranges pour une nuit sans lune  », chez ­Planète ­Rebelle. «  C’est, en partie, une réédition de mon projet qui s’appelait ­Nouvelles légendes de feu de camp, un recueil que j’avais ­auto-édité en 2020 et qui était construit à partir d’histoires racontées par les louveteaux de la région  », souligne ­Mathieu ­Fortin.

Puis, le printemps dernier, il a poursuivi sur sa lancée en publiant, chez le même éditeur, «  ­Légendes étranges pour une nuit sanglante  », après qu’on lui ait demandé s’il avait d’autres légendes dans sa manche. «  ­Pour ce livre, j’ai repris des textes que j’avais publiés dans ­Enraciné, il y a longtemps (2012). C’était un recueil de nouvelles qui s’inspiraient d’anecdotes historiques. Je les ai retravaillées en format légende  », ajoute l’auteur, qui a adoré l’exercice.

«  ­Faire les légendes avec ­Planète ­Rebelle a été une belle expérience parce que les textes sont travaillés pour y inclure une dimension un petit peu plus orale, c’­est-à-dire comme si je racontais les histoires à voix haute. Ils ont une forme et une approche différentes, moins littéraires. À la fin du processus d’édition, je me suis dit ça pourrait être le fun de refaire une démarche similaire, d’appropriation d’anecdotes historiques pour en faire des légendes qu’on pourrait lire à voix haute sur le bord du feu de camp, par exemple.  »

Une bourse pour supporter 

wwson projet

Enthousiaste, il a donc soumis un projet en ce sens au ­Conseil des arts et des lettres du ­Québec, qui lui a annoncé tout récemment qu’il recevrait une bourse de 13 000 $ pour lui permettre de le réaliser.

«  ­Je vais créer des histoires pour chacune des ­MRC que je vais ensuite aller raconter à des jeunes de 5e et 6e année du primaire. Je pense à une formule hybride entre une rencontre d’auteur et un spectacle. Le but premier n’est pas de publier, mais de raconter. L’aspect diffusion est un volet important de la bourse  », explique ­Mathieu ­Fortin, qui prévoit également enregistrer son œuvre en vidéo, qu’il rendra accessible à tous sur ­YouTube et ­Facebook.

Cette bourse lui permettra d’expérimenter une écriture tendant davantage vers l’interprétation. «  ­Le texte sera écrit en premier, comme d’habitude, puis je vais faire un travail vers l’oralité avec lui. C’est pour ça que la bourse est intéressante ; elle me donne l’occasion de prendre le temps de faire cette ­démarche-là.  »

Évidemment, si un éditeur s’intéresse au résultat par la suite, un recueil pourrait suivre, mais pour le moment, aucun n’est impliqué dans le projet, fait savoir ­Mathieu ­Fortin. «  ­Mon objectif, c’est vraiment d’expérimenter quelque chose de différent.  »

La présentation des légendes est prévue pour le mois de mai. Cet automne, il réalisera la recherche sur six semaines, puis amorcera le travail d’écriture en octobre ou novembre, jusqu’à mars, environ. «  ­Je pense rédiger trois ou quatre textes par ­MRC. Puis, la diffusion sera en ­avril-mai, ­peut-être dans des maisons des jeunes, des écoles ou autres ; ça reste encore à déterminer.  »

C’est la quatrième bourse du genre que ­Mathieu ­Fortin obtient.