Du green au salon: un golfeur de 99 ans adapte sa passion à la Wii
PASSION. Fernand Filion a 99 ans et il est bien déterminé à poursuivre sa passion pour le golf. Rien ne l’arrête, pas même son âge vénérable. C’est pourquoi il a transitionné de l’herbe au numérique et pratique maintenant son sport favori sur la console Nintendo Wii.
« J’ai eu 99 ans le 14 juillet. Je suis en train de construire le centième, mais les matériaux sont chers », plaisante d’entrée de jeu le doyen de la Résidence des Bâtisseurs.
Dans son logement, le nonagénaire a aménagé une pièce spécialement pour le jeu vidéo et l’activité physique. Il y pratique également le bowling, enchainant les abats pixelisés l’un après l’autre. La Wii Sports lui permet de conserver la forme et de renouer avec les plaisirs de son passe-temps préféré. Il a vite compris le maniement de la télécommande Wii de manière à reproduire des gestes réels, tel que frapper avec un bâton de golf ou s’élancer sur une allée de quilles.
Toujours actif sur les verts
Encore l’an dernier, sa présence était remarquable au Club de golf La Tuque.
« J’ai joué encore l’an passé. J’ai fait 90 parcours avec ma voiturette. C’est un sport que j’aime beaucoup. Lors de ma plus grosse saison, j’ai fait 430 parcours, dit-il avec fierté et vigueur. Le matin, moi et mon épouse partions à pied. Après le diner, on prenait la voiturette. Pendant le souper, on se regardait dans les yeux, puis on repartait pour un troisième neuf trous de la journée. »
Plusieurs objets reliés au golf décorent les étagères de M. Filion et témoignent des nombreux terrains sur lesquels il a perfectionné son approche.
« Ça va faire près de 50 ans que je joue au golf. Ça aussi ça a été merveilleux que mon épouse jouait avec moi. On a fait au-dessus de 50 endroits à l’extérieur de La Tuque y compris les États-Unis. C’était un passage de la vie agréable pour moi et pour mon épouse. J’ai même joué sur l’un des deux terrains de Céline Dion. J’ai fait connaissance avec René Angélil et la mère de Céline »
Des valeurs familiales fortes
Fernand Filion a emménagé à la Résidence des Bâtisseurs seulement depuis janvier dernier. Il y a quelques mois, il vivait encore dans la maison qu’il a construite lui-même et où il a élevé ses dix enfants.
« Ma famille, ça n’a pas de prix. La famille c’est important, ç’a toujours été important et ça le sera toujours. Pas de famille c’est la fin du monde » , dit celui qui s’estime chanceux d’avoir ses proches autour de lui.
Le secret d’un golfeur
M. Filion attribue sa longévité à son activité et au soutien de sa famille. »Moi, j’ai un livre à moi que je ne prête à personne. À la page 22, à la deuxième colonne en bas, c’est écrit : ne reste pas à rien faire. Je pense que j’ai bougé toute ma vie. Il faut travailler, oui, mais aussi ajouter le plaisir à ça. »
Pour s’amuser, le doyen n’a pas besoin de s’engourdir l’esprit. Il n’a d’ailleurs jamais bu une goutte d’alcool de sa vie. Il préconise plutôt les plaisanteries et les voyages.
« Je fais aussi attention à ce que je fais et ce que je mange. On reçoit deux nourritures : une pour le corps et l’autre pour le cerveau. Donc, il faut faire attention à ce qu’on dit, ce qu’on reçoit, ce qu’on voit et tout ce qui rentre là-dedans », dit-il avec sagesse en se désignant la tête.
Pour le moment, Fernand Filion affine toujours ses techniques dans le confort de son salon. Peut-être sera-t-il de retour sur les verts la saison prochaine, c’est à surveiller. Chose certaine, L’Écho ira à sa rencontre lorsqu’il soufflera sur ses 100e bougies.