La Coop ETC en plein déménagement

COMMUNAUTAIRE Le 21 juillet 2023, un nuage de fumée noire surplombait le centre-ville de La Tuque, alors que la Coop ETC était la proie des flammes. Un an après l’incendie ravageur, la Coopérative se retrousse les manches et déménage à nouveau.

On se rappelle que le feu avait décimé l’établissement d’objets de seconde main situé dans l’ancienne quincaillerie JE Tremblay ltée, sur la rue Saint-Louis. Un mois suivant l’incident, l’organisme avait élu domicile au 444 rue Bostonnais et à peine les boites vidées, elle prépare sa relocalisation au 511 rue Tessier.

L’organisme suspend temporairement ses opérations pendant les deux dernières semaines d’août afin de s’investir pleinement dans le déménagement et devrait reprendre ses activités à compter du 3 septembre.

« On demande aux gens de garder leurs dons à la maison jusqu’à ce qu’on soit dans les nouveaux locaux pour diminuer le nombre d’objets à déménager », indique la directrice générale, Kate Parent. Elle sollicite également l’aide de bénévoles pour effectuer des tâches telles que le nettoyage de murs et de planchers, la peinture et l’assemblage de meubles.

Le déménagement est justifié par le manque d’espace de leur installation actuelle et l’absence d’un système de chauffage et de climatisation. La bâtisse sur la rue Tessier offre également un espace de stationnement et une aire de dîner, ajoutant des commodités appréciables.

Renaitre de ses cendres

« Quand on a passé au feu, la question c’était : est-ce qu’on ferme ? On savait qu’on ne pouvait pas continuer à faire la même chose, il fallait qu’on repense notre façon de travailler », témoigne Mme Parent.

En plus de la perte totale des bâtiments sur la rue Saint-Louis, la Coopérative École, Travail, Communauté (ETC) a également perdu la possibilité de récupérer des matériaux de construction et de verre. La réduction de l’espace de travail est encore désignée comme responsable de cette situation.

Malgré les difficultés rencontrées dans la dernière année, Kate Parent soutient que les besoins sont toujours présents et la population aussi. Selon ses estimations, la Coop ETC récupère environ 350 tonnes par année, dont 70 tonnes en vêtements uniquement.

Depuis le feu, l’organisme ne peut plus se permettre d’accepter tous les biens déposés. «Si on ne peut pas le mettre en plancher tout de suite, on ne peut pas le garder. Donc, ça fait malheureusement en sorte qu’on a réduit le volume d’articles récupérés. C’est dur à quantifier, mais on envoie environ 30 % plus de matière à l’écocentre qu’avant », affirme la directrice.

Mission éducative

L’entreprise d’économie sociale compte 11 employés incluant ceux de l’Écocentre ainsi qu’une vingtaine de stagiaires et de bénévoles.

« C’est très particulier comme commerce. C’est un milieu de vie plus qu’un magasin. C’est très convivial, les gens nous racontent leur vécu et s’informent sur la Coop. Un sentiment d’appartenance s’installe parce que nous sommes un commerce pour la communauté », souligne Mme Parent.

« Notre mission est vraiment éducative, ajoute-t-elle. On centre nos activités sur la récupération de matériaux et sur l’environnement, mais l’objectif premier c’est de former des gens afin qu’ils intègrent le marché du travail par la suite. »

En plus de maintenir une vocation éducative, la coopérative de solidarité offre aussi des articles gratuits aux personnes démunies. Selon Kate Parent, les demandes de dépannages ont triplé depuis la pandémie.