La louve parmi les Loups
LA TUQUE. Tous ceux qui assistent aux matchs des Loups l’ont sûrement vu à différents endroits au Colisée Denis-Morel. Karine Thibault est en quelque sorte la maman de l’organisation alors qu’elle porte différents chapeaux pour qu’à chaque rencontre, les joueurs et les partisans ne manquent de rien.
En s’assoyant sur un banc dans un Colisée complètement vide pour l’entrevue, Karine Thibault lance : « C’est rare que je suis assise au Colisée tranquille comme ça! »
Effectivement, puisque lors d’un jour de match, la femme de 48 ans arrive vers 18h00, et elle ne quitte pas le Colisée avant minuit et même minuit et demi.
C’est depuis la saison 2015-2016 qu’elle s’implique dans l’organisation du propriétaire Gilles Veillette. « Au départ, j’étais employée et j’aidais surtout l’organisation parce qu’il manquait de monde. L’année suivante, mon rôle s’est accentué. Maintenant je m’occupe de tout ce qui concerne la planification à l’aréna : le bar, les employés du bar et de la billetterie, les caisses, les dépôts, les paiements aux fournisseurs, l’achat pour ce que les joueurs ont besoin. Je m’occupe aussi de la page Facebook Fan des Loups, je réponds beaucoup aux partisans. J’ai plusieurs chapeaux dans l’équipe. »
En quelque sorte, Karine est un peu la maman des Loups, ou la louve parmi la meute. « C’est drôle d’entendre ça parce que Mathieu Boulianne en début de saison m’a surnommé la mom’s des Loups! C’est un peu ça oui. Je les appelle mes petits gars, j’ai quand même 48 ans et il y a des joueurs qui ont l’âge de mon fils. Je m’assure que tout le monde soit bien. Et même si c’est un milieu d’hommes et que je suis à peu près la seule femme qui gravite dans ce milieu, il y a un profond respect mutuel entre nous. C’est une belle grande famille les Loups! J’ai l’organisation tatouée sur le cœur et ce n’est pas pour rien que je suis encore là après presque 8 ans, malgré tout le travail que ça comporte. »
Le garçon à Karine est lourdement handicapé, alors elle est mère à la maison pour s’occuper de son fils en tout temps. « Mon implication avec les Loups me permet aussi de retrouver la femme que je suis et de retrouver les qualités de bon leader que je peux être. Quand je suis au Colisée, je suis Karine, et quand je suis à la maison je suis la maman. D’être ici ça me permet de travailler dans le plaisir, et j’en ai encore après 8 ans. »
En plus des soirs de matchs, Karine doit aussi faire du travail en semaine pour préparer la prochaine rencontre. « On a une nouvelle loto des Loups, on a un tirage pour les partenaires, pour les détenteurs de billets de saison. Et c’est encore plus intense à l’approche des séries qui débuteront ce week-end. C’est du temps plein. Quand je pars du Colisée, je dois ensuite tout comptabiliser pendant la semaine, faire les commandes pour le bar, payer les comptes… La semaine, ça continue pour moi les Loups. »
Mme Thibault indique aussi que ça demeure facile de s’impliquer de la sorte, surtout que les Latuquois sont reconnaissants. « J’aime le public et les gens me le rendent bien. J’aime ça voir les gens heureux en arrivant au Colisée. Et je ne cache pas que ça me permet de décrocher de mon quotidien puisqu’un enfant handicapé, c’est demandant. »
En toute humilité, Karine indique qu’elle ne connaît aucun règlement du hockey. « Ne me demande pas de t’expliquer les règlements, je n’y connais rien. Mais ce n’est pas grave, j’adore l’ambiance, j’exprime ma joie quand il y a un but ou une bonne mise en échec pour nous, et autant de l’autre côté quand on se fait compter un but. »