L’apprentissage de Pierre Pacarar à la direction générale
LA TUQUE. Voilà maintenant un an que Pierre Pacarar est entré dans ses nouvelles fonctions à titre de directeur général de Ville de La Tuque. Celui qui était le directeur de l’usine West Rock jusqu’en juin 2022 a partagé sa connaissance du monde privé comparativement à celle du domaine public avec le milieu municipal.
Bien entendu, les premières tâches de M. Pacarar en janvier 2023 ont été de prendre connaissance des différents dossiers en cours à la Ville, mais aussi de prendre le pouls de l’appareil municipal et de ses rouages.
« Le secteur public apporte des différences par rapport au monde du privé, il n’y a pas de doute. Par contre, il y a beaucoup de similitudes aussi. La fierté des employés à faire leur travail est à bien des points de vue très similaires. Mais une grande entreprise comme West Rock, ce n’est pas une PME. C’est plus de 10 000 employés, plus de 300 sites d’opération, une quinzaine d’usines comme La Tuque qui sont plus grandes, il y a un conseil d’administration, un siège social avec une direction très forte aux États-Unis, il y a un ensemble de procédures et de façons de faire qui sont normé, et c’est pour toutes les sphères d’activités. Donc a bien des égards, il y a plusieurs similitudes avec le monde municipal. »
La grande différence pour le directeur général est le souci de transparence d’une administration municipale, notamment avec les séances publiques.
En tant que gestionnaire de l’usine de La Tuque pour une entreprise américaine, l’équipe de West Rock doit faire des demandes de subventions localement pour des projets avec les différents paliers gouvernementaux, comme ces démarches ne peuvent être faire par les gens au siège social aux États-Unis. « Au niveau municipal, il y a cette même réalité des étapes qui doivent être franchies pour l’approbation des projets. Oui il y a une nuance par que le ministère des Affaires municipales et de l’Habitation a un poids plus important que celui d’un siège social. Il peut être même plus puissant en termes d’obligations qu’un siège social pour une usine. Il y a encore un apprentissage que j’ai à faire tous les jours avec cet aspect. Je me rends compte que les fonctionnaires et les élus sont réellement encadrés, souvent ce n’est pas la volonté qui manque, c’est la réalité des réglementations imposées aux municipalités qui font en sorte qu’on ne peut pas agir comme on le voudrait. »
Une des plus belles surprises pour M. Pacarar au cours de la dernière année c’est la qualité des gens à la Ville, autant pour les élus, les employés syndiqués, ou les cadres.
L’autre côté de la médaille, la mauvaise surprise, a été de voir comment une municipalité est limitée par sa capacité d’action au niveau financier. « Par exemple on avait le projet de la rue Commerciale qu’on voulait refaire. Quand on a regardé nos priorités pour la prochaine année et notre capacité financière qui dépend des concitoyens, et les subventions qui sont bien en deçà des coûts, cette réalité-là m’a grandement surpris de façon négative. Je suis beaucoup plus en mesure de comprendre les critiques des citoyens, mais il faut vivre à l’intérieur des moyens qu’on a. »
Un des points au cours de la dernière année dont le directeur général est le plus fier et qu’il a pu mettre son grain de sel est le renouvellement de la convention collective avec les employés syndiqués jusqu’en 2029. « C’est le travail d’équipe qui a été fait pour corriger la situation avec nos employés syndiqués. On avait une problématique qui faisait en sorte que nos gens quittaient. En venant du privé, je savais que ça pouvait être bonifié. Il y a eu un beau travail d’analyse qui a été fait pour voir où on en était par rapport à d’autres municipalités. »
On connaît la proximité à La Tuque. Est-ce qu’il y a eu un changement pour Pierre Pacarar le gestionnaire de l’usine lorsqu’il se faisait aborder en ville, et Pierre Pacarar le directeur général? « Les gens avaient tendance à venir me voir parce que j’étais présent dans la communauté, c’était respectueux et pour une question de curiosité en lien avec l’usine. À titre de directeur général, ça n’a pas changé. Évidemment, la Ville touche beaucoup plus le citoyen que l’usine. Il y a peut-être maintenant plus de gens qui peuvent me faire une remarque, me soulever un point. Il n’y a pas de doute par contre qu’il y a plus de remarques négatives. En plus avec les médias sociaux qui sont une porte et un vecteur de critiques. Le ton n’est pas toujours des plus cordial. Ça m’a permis de comprendre comment les élus et les cadres peuvent porter le fardeau de cette réalité. Je comprends mieux l’usure que certains élus peuvent avoir. »
Pour la prochaine année, M. Pacarar veut continuer à voir une amélioration au niveau des services rendus, et de poursuivre le travail de fond quant à la fierté des employés municipaux et de l’adhésion des valeurs de l’organisation.