Le cœur sur la main
COMMUNAUTÉ. La Friperie Mikon chez Régine de Régine Petiquay a pignon sur rue depuis maintenant deux ans. La Latuquoise d’adoption apprécie tout particulièrement son quotidien qui lui permet d’aider concrètement les gens dans le besoin.
C’est à l’automne 2021, en pleine pandémie que Régine Petiquay a lancé un appel à tous dans sa communauté Facebook afin de trouver des dons de vêtements. « Ça a commencé sur Facebook parce que j’ai demandé à mes amis qu’est-ce qu’ils en pensaient si j’ouvrais une boutique et je leur demandais si j’allais avoir de l’aide, puis tout le monde me disait »oui oui ». Donc à ce moment-là, j’ai commencé à recevoir beaucoup de stock et je le gardais chez nous. J’en avais tellement, il n’y avait plus de place où s’asseoir », ricane-t-elle.
« Je savais qu’il y aurait bientôt un montant d’argent qui allait entrer à cause des pensionnats, donc j’ai pensé qu’au lieu de gaspiller ça dans des cochonneries, ce serait le temps que j’ouvre la boutique. Donc je me suis acheté des affaires tranquillement ».
En effet, elle s’est procuré progressivement du matériel et de l’équipement qui serviraient dans la future boutique. Voilà qu’en février 2022, Régine Petiquay a ouvert sa friperie dans son tout nouveau local au cœur de La Tuque. La boutique fonctionne depuis deux ans entièrement à l’aide des dons reçus de la population. Ceux-ci sont ensuite vendus à des coûts minimes. Elle reconnait que la clientèle est très diversifiée, mais que plusieurs sont en effet moins nantis.
La propriétaire de la Friperie Mikon est native de Manawan et s’est établie à La Tuque en 2003 avec son conjoint. « Les Latuquois m’ont vraiment aidé à cheminer. J’aime vraiment vivre ici avec la nature et tout ça ».
Régine Petiquay travaille à sa boutique six jours par semaine. Elle est accompagnée de manière sporadique par une dizaine de bénévoles et deux stagiaires. « Non, je ne trouve pas ça pas exigeant de travailler six jours par semaine. J’aime vraiment ce que je fais ici », témoigne-t-elle.
Trouver l’inspiration
« C’est la Coop de solidarité qui m’a donné la chance de connaitre ce milieu-là. Au début, j’étais une femme très timide. Je regardais par terre quand on me regardait dans les yeux, puis c’est en travaillant avec eux que je me suis plus ouverte avec le public. Aujourd’hui, je ne suis plus timide. Je suis capable d’agacer mes clients et j’aime dire qu’ils sont ma deuxième famille », raconte Régine Petiquay.
En effet, elle a travaillé auprès de la Coopérative de solidarité ETC pendant près de 10 ans avant d’ouvrir sa propre friperie. Œuvrant au service à la clientèle, cette expérience de travail a mis au défi sa timidité. Elle considère d’ailleurs Kate Parent, directrice de la Coop, comme son mentore, considérant qu’elle a été une réelle source d’inspiration dans son cheminement.
« La Coop m’a inspirée dans l’idée d’ouvrir une friperie, mais il y a aussi cette idée d’aider les gens qui m’a motivée. Parfois, il y a des gens qui ne se sentent pas capables d’aller demander de l’aide parce qu’ils sont gênés, donc ils me le demandent à moi ». Régine Petiquay s’assure ainsi de venir en aide aux gens dans le besoin.