Le Conseil des Atikamekw de Wemotaci impliqué dans le projet de relance de la centrale de Saint-Narcisse

WEMOTACI. Une étape importante a été franchie dans le projet de relance de la centrale de Saint-Narcisse, dans la MRC des Chenaux, avec la création de la société en commandite Énergie communautaire de la rivière Batiscan dans laquelle sont impliquées trois communautés autochtones, dont le Conseil des Atikamekw de Wemotaci.

C’est cette nouvelle organisation qui sera en charge mener le projet à bon port. La municipalité de Saint-Narcisse détient 30 % des parts de la société en commandite, tandis que la MRC des Chenaux possède 10% des parts. Le Conseil des Atikamekw de Wemotaci, la Nation huronne-wendat et Pekuakamiulnuatsh Takuhikan, les trois communautés autochtones partenaires, ont 20 % chacun.

« C’est un partenariat historique, soulignait le maire de Saint-Narcisse et préfet de la MRC des Chenaux, Guy Veillette. Hydro-Québec nous a dit que c’est du jamais vu de voir trois communautés autochtones différentes impliquées dans un projet de la sorte. Les gens d’Hydro-Québec jubilaient de voir qu’on a pu asseoir autour de la table de gens qui ont des visions différentes sur les revendications territoriales et que tous soient unis dans ce projet économique. »

Pour la cheffe du Conseil des Atikamekw de Wemotaci, Viviane Chilton, il importe que les Premières Nations soient impliquées dans des projets sociaux et économiques de la sorte.

« La centrale de Saint-Narcisse est sur le territoire non-cédé du Nitaskinan, rappelle-t-elle. La création de cette entité et la volonté des partenaires impliqués montre que c’est possible d’unir nos forces et d’établir de véritables relations de nation à nation. Les trois communautés des Premières nations sont parties prenantes du projet avec un total de 60% des parts. »

Avec la formule choisie, les retombées générées par le projet reviennent entièrement aux partenaires.

« En générant des retombées tangibles sur le milieu local tant allochtone qu’autochtone, ce projet communautaire démontrera concrètement que la véritable réconciliation avec les Premières Nations passe en grande partie par le développement économique », fait remarquer le Grand chef de la Nation huronne-wendat, Rémy Vincent.

« L’augmentation de la production d’électricité et les partenariats avec les communautés autochtones font partie des cinq priorités d’Hydro-Québec. La transition énergétique qu’impose le gouvernement laisse à penser que l’électricité sera un des enjeux majeurs dans les prochaines années, note Mme Chilton. Les Premières Nations doivent être impliquées pour atteindre les objectifs liés à la transition énergétique. Des projets comme celui de la centrale de Saint-Narcisse représentent des enjeux importants pour nous, les Premières Nations, car nous visons une autonomie financière, gouvernementale et une économie propre. »

La constitution de la nouvelle société en commandite Énergie communautaire de la rivière Batiscan constitue l’une des premières étapes du projet. Chaque partenaire a nommé des administrateurs non élus pour les représenter au sein de la société. C’est ce conseil d’administration qui prendra les décisions relatives au projet à partir de maintenant. Un plan de développement sera élaboré sou peu afin d’avoir un meilleur aperçu des coûts nécessaires à la réfection de même qu’un échéancier plus précis. Plus de détails seront dévoilés au cours des prochains mois.