L’intégration, un défi au quotidien

IMMIGRATION. Les nouveaux arrivants à La Tuque viennent de pays aussi variés que la France, la Colombie, le Mexique, le Cameroun, et bien d’autres. L’intégration n’est pas sans défis. Comme le mentionne Kyria Godfrey, agente d’intégration au CJE, des préjugés subsistent encore, mais il y a un espoir que ces perceptions changent avec le temps. 

Ils doivent également s’adapter à des réalités climatiques, culturelles et linguistiques parfois très différentes de celles de leur pays d’origine.

« Il ne faut pas oublier que ce sont des gens qui ont tout quitté. Ils ont quitté leurs familles, leurs réseaux de contacts, leurs attaches émotionnelles, leurs souvenirs d’enfance, expose l’agente d’intégration en immigration du CJE, Agnès De Leeuw. On ne peut pas avoir la prétention de convaincre ces personnes de s’enraciner indéfiniment, de s’établir et de ne plus jamais bouger. »

Cependant, l’accueil chaleureux des Latuquois et les efforts de la ville pour favoriser l’inclusion facilitent grandement leur intégration. La famille Tassongwa, par exemple, s’est rapidement intégrée à la communauté locale. Alvine, infirmière au Cameroun, est devenue préposée aux soins à La Résidence des Bâtisseurs de La Tuque, tandis que Gervais, ancien banquier, a trouvé sa place dans un nouveau rôle. Ils témoignent tous deux de la convivialité des habitants de La Tuque, un élément clé de leur bien-être. 

« La Tuque a des réalités un peu similaires à nos réalités africaines. Dans la mesure où, à La Tuque les gens se parlent et se saluent. En plus, on bénéficie d’une certaine attention. Ils viennent vers nous, ils sont curieux et veulent comprendre. C’est quelque chose qui nous a tellement enchanté », souligne M. Tassongwa  

Avant tout, la famille camerounaise avait la volonté d’immigrer au Canada. C’est par l’entremise du Programme des travailleurs qualifiés et de l’effort de recrutement international de la Résidence des Bâtisseurs qu’ils ont pris le chemin vers La Tuque.

Au préalable, M. Tassongwa a effectué ses recherches et à travers la technologie informatique, il s’imprégnait déjà du paysage latuquois. « Aujourd’hui, le monde est résumé sur Internet. Avant même d’être ici, je lisais L’Écho de La Tuque. J’ai d’abord eu cette curiosité qui a facilité beaucoup de choses. Ce sont des petites préparations psychologiques », plaisante-t-il. 

« Pour moi La Tuque, pour les enfants, pour la famille c’est vraiment un endroit idéal », mentionne sa conjointe, Alvine qui souhaite obtenir sa résidence permanente.  

Agnès De Leeuw souligne que beaucoup d’immigrants voient en La Tuque un lieu où ils peuvent s’établir à long terme, grâce à des perspectives économiques stables et à un environnement sécuritaire pour leurs enfants. « Ici, ils vont pouvoir s’acheter une maison, et leurs enfants pourront grandir en sécurité et en liberté. » 

C’est le cas de Cathy Razafimena, originaire de Madagascar et infirmière de formation. La jeune femme a tout récemment fait l’acquisition d’une maison. Elle travaille à la résidence des Bâtisseurs depuis 2021 et est toujours dans l’attente des débouchés administratifs qui lui permettront de faire venir sa fille. 

Pour sa part, Blaise Fokou a eu la chance d’emmener sa femme Astride et ses garçons, Hervé et Mhael avec lui. Arrivée il y a deux mois, la famille camerounaise se sent déjà chez elle. Les enfants intégreront l’école sous peu. 

À l’inverse, Hugo Garcia Lima était loin d’envisager qu’il se sentirait chez lui à La Tuque. Dans la vingtaine et originaire de France, il a immigré pour étudier et a ensuite travaillé dans l’industrie forestière. Son désir de socialiser l’a mené vers un emploi au Bar la Voûte et depuis, son sentiment d’appartenance est grandissant. « Aujourd’hui, quitter La Tuque serait compliqué à cause des belles relations que j’ai tissées depuis que je travaille au bar », explique Hugo établi à La Tuque depuis trois ans.

« J’hésite entre un quart et un tiers qui repartent, mais il est certain que plus de la moitié choisissent de rester à La Tuque. Ceux qui partent le font généralement pour une autre région du Québec », affirme Agnès, convaincue que sa ville a beaucoup à offrir et mérite d’être davantage connue.

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