Pour une inclusion accrue des Premières Nations dans l’industrie de la construction

AUTOCHTONE. La Commission de la construction du Québec (CCQ) lance un plan ambitieux pour favoriser l’inclusion des Premières Nations et des Inuits dans le secteur de la construction.

 Concrètement, ce plan vise à augmenter la représentativité autochtone et encourager la diversification des projets locaux, notamment à La Tuque.

La CCQ, en collaboration avec les Premières Nations, les Inuits et des partenaires de l’industrie de la construction, a dévoilé les grandes lignes de ce nouveau Plan d’action lors du 5e Cercle économique régional des Peuples autochtones et du Québec, tenu la semaine dernière à Trois-Rivières. Ce dernier compte 24 mesures et ambitionne d’atteindre un taux de 1% de travailleurs issus des Premières Nations et des Inuits d’ici 2034, contre un niveau actuel de 0,38%.  

Jean Boulet, ministre du Travail et ministre responsable de la Mauricie, a souligné l’importance de cette alliance en faveur d’une industrie de la construction inclusive et respectueuse de la diversité. « La CCQ a su créer un espace de confiance qui a permis aux parties prenantes d’échanger ouvertement, et le plan proposé reflète cet engagement collectif », a-t-il déclaré.

Ce plan d’action, qui mobilise des partenaires syndicaux, patronaux et autochtones, met l’accent sur la réconciliation économique et le développement de projets conjoints, renforçant ainsi les liens entre les communautés et le secteur de la construction au Québec. « Au cœur de ce moment historique de réconciliation économique et sociale, il y a un dialogue essentiel que la CCQ a nourri entre les Peuples des Premières nations et les Inuits, les associations patronales et syndicales et les instances gouvernementales. Les 24 mesures de ce plan d’action, dont certaines sont déjà en place, sont un gage de succès afin de répondre adéquatement pour livrer le carnet de commande ambitieux du Québec et le bâtir ensemble. Ce moment est une célébration des valeurs telles que le respect, l’ecoute et la patience. C’est également un plan d’action qui arrive dans un contexte particulier et qui est gagnant-gagnant », a déclaré Audrey Murray, présidente-directrice générale de la CCQ.

Un engagement inclusif pour La Tuque

Pour Tommy Déziel, directeur du service économique et forestier de Ville de la Tuque, ce plan soutient des initiatives locales et renforce les liens avec la nation atikamekw. « On a des projets en développement en collaboration avec les communautés d’Obedjiwan et Wemotaci. C’est l’occasion de démontrer notre volonté de partenariat, essentiel pour l’avenir de nos territoires partagés », explique-t-il, ajoutant que ces projets, bien qu’aux premiers stades, bénéficient d’un climat de confiance et de relations étroites.

Des mesures concrètes

Les actions du plan incluent des mesures comme la promotion de l’entrepreneuriat autochtone et la valorisation de leur main-d’œuvre, une adaptation des parcours éducatifs pour répondre aux besoins des communautés, et l’accompagnement des entreprises pour favoriser le maillage avec les travailleurs autochtones. Ces initiatives, selon la CCQ, représentent des engagements concrets en faveur de l’inclusion.   

Le Grand Chef de la Nation Atikamekw, Constant Awashish, voit dans cette démarche un pas vers une meilleure représentativité autochtone. « Ce plan contribue à notre développement socio-économique. Il encourage l’inclusion dans des secteurs où nous avons longtemps été en retrait. Aujourd’hui, le vent tourne, mais il reste du travail pour vaincre les préjugés et renforcer la confiance », confie-t-il.

Il a également rappelé l’importance d’aller vers un développement équitable.

« On partage une histoire et des valeurs communes, et la société peut bénéficier de ces valeurs pour assurer un développement équitable pour tous et chacun », explique M. Awashish, dévoilant que les communautés des Premières Nations font encore face à des défis tels que le sous-financement, le manque de logements et les préjugés persistants.

Par ailleurs, Constant Awashish affirme que ce Cercle économique régional des Peuples autochtones et du Québec a permis d’échanger sur des sujets variés, tels que la bioénergie, les énergies renouvelables et l’accès aux capitaux, offrant un espace de réseautage pour relier les communautés et les entreprises. « C’est un lieu où l’on met en relation les bonnes personnes au-delà de juste l’aspect construction. J’ai passé l’après-midi à connecter des gens qui devaient, à mes yeux, se connaître. »