Un projet collectif pour les jeunes
WEMOTACI. La communauté Atikamekw de Wemotaci a inauguré un tout nouveau skatepark, fruit de deux années de travail et de collaboration communautaire. Le projet, mené par Édith Lussier, vise à offrir aux jeunes un espace de loisirs dédié aux sports individuels, favorisant le dépassement personnel et l’expression de soi.
« Mon objectif était de créer un espace pour les jeunes qui préfèrent se dépasser individuellement et apprendre un nouveau sport », explique Édith Lussier, conseillère pédagogique des écoles Seskitin & Nikanik et initiatrice du projet.
Jusqu’ici, les jeunes de Wemotaci pratiquaient majoritairement des sports d’équipe comme le hockey et le ballon-balai. Le skatepark offre maintenant un lieu dédié aux sports individuels, permettant aux jeunes de s’initier à la planche à roulettes et à la trottinette. « Ce skatepark répond vraiment à un besoin pour les jeunes de la communauté », souligne Mme Lussier, qui observe déjà une forte fréquentation de l’espace.
Un projet financé avec des défis
Obtenir les fonds nécessaires pour ce skatepark a été un défi. Édith Lussier a dû chercher la majorité du financement en dehors des ressources classiques dont les municipalités bénéficient. La Fondation d’initiatives autochtones (FIA) a financé 80% du projet, complété par l’Unité régionale de loisirs et de sport de la Mauricie (URLS Mauricie), le Conseil des Atikamekw de Wemotaci, l’Association skateboard Montréal et le « principe de Jordan ».
« À Wemotaci, nous n’avons pas nécessairement accès à tous les financements qu’une municipalité au Québec pourrait avoir accès », explique-t-elle. « Il a fallu fouiller pour trouver les ressources disponibles pour les communautés autochtones, essayer de parler de mon projet à d’autres et regarder les programmes auxquels on était éligibles. »
Impact éducatif et social
Édith Lussier, enseignante à Wemotaci depuis quatre ans, voit le skatepark comme un levier éducatif et social pour les jeunes. « Plusieurs études montrent que les activités sportives peuvent motiver les jeunes, y compris à l’école. Mon but premier était de leur faire découvrir une passion qui pourrait les stimuler dans d’autres sphères de leur vie », dit-elle. Elle espère que ce nouveau lieu leur permettra également de développer leur identité, de se dépasser et de canaliser leurs émotions.
Le projet a bénéficié du soutien du Conseil de bande et de la communauté. Mme Lussier a notamment été accompagnée par Hervé Ottawa, conseiller en éducation, et par les parents et jeunes eux-mêmes, qui ont participé aux décisions concernant le choix et l’emplacement du skatepark. Des ateliers et des sorties ont également été organisés pour initier les jeunes au skate. « C’était un projet communautaire », affirme t-elle. « Les jeunes ont été impliqués à chaque étape, et cela a permis de créer un espace qui leur ressemble. »
Avec ce succès, d’autres projets sont envisagés pour Wemotaci, comme une piste de pumptrack et une surface de dek hockey. Ces initiatives visent à offrir aux jeunes davantage d’espaces pour s’épanouir, tant dans le sport que dans leur développement personnel.