Les machinistes de Boeing rejettent la dernière offre de contrat
Les ouvriers des usines de Boeing ont voté mercredi pour rejeter la dernière offre de contrat de l’entreprise et pour poursuivre une grève de six semaines qui a interrompu la production des avions de ligne les plus vendus du géant de l’aéronautique.
Les dirigeants syndicaux locaux de Seattle ont déclaré que la proposition n’avait pas obtenu le soutien de la majorité nécessaire des membres de l’Association internationale des machinistes et des travailleurs de l’aérospatiale, qui ont voté mercredi.
L’offre comprenait des augmentations de salaire de 35 % sur quatre ans. La version que les membres du syndicat ont rejetée lorsqu’ils ont voté pour la grève le mois dernier incluait une augmentation de 25 % sur quatre ans.
Le syndicat, qui exigeait initialement des augmentations de salaire de 40 % sur trois ans, a déclaré que les augmentations annuelles de l’offre révisée totaliseraient 39,8 %, une fois composées.
Des ouvriers de Boeing ont affirmé aux journalistes de l’Associated Press que l’un des points de friction était le refus de l’entreprise de rétablir un régime de retraite traditionnel qui a été supprimé il y a dix ans.
Le conflit de travail survient au cours d’une année déjà difficile pour Boeing, qui est devenu le centre de plusieurs enquêtes fédérales après qu’un panneau de porte s’est détaché d’un avion 737 Max lors d’un vol d’Alaska Airlines en janvier.
La grève a privé l’entreprise de liquidités indispensables qu’elle obtient en livrant de nouveaux avions aux compagnies aériennes. Mercredi, l’entreprise a annoncé une perte de plus de 6 milliards $ US au troisième trimestre.
Les machinistes syndiqués assemblent le 737 Max, l’avion de ligne le plus vendu de Boeing, ainsi que le 777 ou jet «triple sept» et l’avion-cargo 767 dans les usines de Renton et d’Everett, dans l’État de Washington.
Le président-directeur général de Boeing, Kelly Ortberg, a déclaré au personnel dans une note ce mois-ci qu’environ 10 % des 170 000 employés de l’entreprise dans le monde seraient licenciés dans les mois à venir si la grève ne prenait pas fin.
Il a également affirmé que la société retarderait encore le lancement d’un nouvel avion, le 777X, à 2026 au lieu de 2025, et arrêterait de construire la version cargo de son jet 767 en 2027, après avoir terminé les commandes en cours.
Avant l’annonce des résultats du troisième trimestre mercredi, Boeing avait déclaré avoir perdu plus de 25 milliards $ US depuis le début de 2019.
Boeing a indiqué que le salaire annuel moyen des machinistes est actuellement de 75 608 $ US.
Au début de la grève, Boeing a fait ce qu’il a qualifié de sa «meilleure et dernière» offre. La proposition comprenait des augmentations de salaire de 30 % sur quatre ans et a provoqué la colère des dirigeants syndicaux, car la société l’a annoncée aux grévistes par le biais des médias et a fixé un délai de ratification court.
Boeing a fait marche arrière et a donné plus de temps au syndicat. Cependant, de nombreux travailleurs ont maintenu que l’offre n’était toujours pas suffisante. La compagnie a retiré le contrat proposé le 9 octobre après l’échec des négociations, et les deux parties ont annoncé la dernière proposition samedi.
La dernière grève de Boeing, en 2008, a duré huit semaines et a coûté à l’entreprise environ 100 millions $ US par jour en revenus différés. Une grève de 1995 avait duré dix semaines.