Licenciements et départs volontaires: l’Associated Press réduit ses effectifs de 8 %
L’Associated Press (AP) a annoncé lundi qu’elle commencerait à proposer des indemnités pour départs volontaires et à mettre fin à certains emplois, dans le cadre d’un plan visant à réduire le personnel de l’agence de presse américaine d’environ 8 % et à accélérer la transition vers une organisation axée sur le numérique.
Cette décision s’inscrit dans ce qui devrait être une fin d’année décourageante dans le secteur de l’information, en proie à des difficultés commerciales qui remontent à des années. La fin d’un cycle d’élection présidentielle chargé aux États-Unis devrait également accélérer les plans de réorganisation.
L’AP a déclaré que les personnes admissibles aux départs volontaires devaient être informées de l’offre, qui comprendrait une indemnité de départ et une couverture médicale partielle pendant 18 mois, d’ici la fin de journée, lundi. Le personnel concerné par la suppression de son poste en sera informé au cours des prochaines semaines.
Autrefois considérée comme la plus grande agence de presse au monde, l’AP n’a plus cette prétention et ne révèle pas la taille de son personnel. En conséquence, il était impossible de dire lundi combien de personnes seraient affectées. L’AP a déclaré que moins de la moitié des suppressions d’emplois prévues concerneraient ses journalistes et que la plupart se produiront aux États-Unis.
Le syndicat, la News Media Guild, a annoncé que 121 de ses membres se verraient offrir des départs. L’AP, sans donner d’estimation, a indiqué qu’il y aurait moins de suppressions d’emplois que ce chiffre parmi les membres syndiqués.
Période de transformation
L’AP, qui se targue d’être une source d’information impartiale, propose des articles d’actualité, des photos, des vidéos, des fichiers audio et du contenu interactif directement au lectorat par l’intermédiaire de son site web apnews.com. Mais l’essentiel de son activité provient de la vente de son contenu journalistique à d’autres organisations de presse qui l’utilisent.
Plus tôt cette année, deux grandes chaînes d’information, Gannett et McClatchy, ont annoncé qu’elles cesseraient d’acheter du contenu à l’AP, mettant ainsi fin à une relation qui avait duré plus d’un siècle dans le cas de Gannett. L’AP a diversifié ses sources de revenus ces dernières années, notamment en acceptant des financements philanthropiques, mais elle est toujours affectée par les difficultés générales du secteur de l’information.
«Nous savons tous que nous vivons une période de transformation dans le secteur des médias», a déclaré Daisy Veerasingham, présidente et cheffe de la direction d’AP, dans une note envoyée au personnel tôt lundi matin. «Nos clients — à la fois qui ils sont et ce dont ils ont besoin — évoluent rapidement. C’est pourquoi nous avons mis l’accent sur la diffusion de reportages d’actualité numérique. Nous devons maintenant accélérer sur cette voie.»
Dans les grandes lignes, cela signifie une importance accrue accordée au journalisme visuel — photos et vidéos et le contenu numérique qui les intègre dans la narration.
Mme Veerasingham n’était pas disponible pour une entrevue, selon une porte-parole de l’AP.
AP reste un élément central de l’écosystème de l’industrie de l’information, en particulier en ce qui concerne les élections américaines. Au cours de sa couverture électorale au début du mois, l’AP a connu une utilisation sans précédent de ses vidéos en direct, de ses données électorales, de ses visuels et de ses produits interactifs, a rappelé Mme Veerasingham.
L’AP a précisé avoir conclu un accord provisoire avec son syndicat pour offrir des indemnités de départ, mais cela est soumis à la ratification de ses membres. La direction du syndicat de l’AP n’a pas immédiatement répondu à une demande de commentaire lundi.