Motion sur le «génocide» en Palestine: «L’Histoire vous jugera», dit Bouazzi de QS
QUÉBEC — Une motion de Québec solidaire (QS) sur la bande de Gaza a causé tout un tumulte à l’Assemblée mardi: le député Haroun Bouazzi a provoqué un esclandre et le gouvernement l’a accusé d’être un «radical».
La motion déposée par la députée Ruba Ghazal, de QS, appelait l’Assemblée à prendre acte des propos de la rapporteuse spéciale des Nations unies, Francesca Albanese, selon laquelle on assiste au «premier génocide colonial diffusé en direct à Gaza».
Le gouvernement a refusé son consentement pour en débattre, ce qui a soulevé l’ire de M. Bouazzi.
«L’Histoire vous jugera», a crié le député de Maurice-Richard hors micro – puisqu’il n’avait pas la parole à ce moment précis – mais assez fort pour que des micros le captent.
Le leader parlementaire de la Coalition avenir Québec (CAQ), Simon Jolin-Barrette, n’a pas mis de temps à se lever pour condamner ces propos et relever l’infraction au règlement de la Chambre, pendant que le vice-président de l’Assemblée, Frantz Benjamin, peinait à reprendre le contrôle.
«On a des règles en notre Assemblée, le député de Maurice-Richard est un radical et il ne respecte pas notre Assemblée», a lancé M. Jolin-Barrette.
Mme Albanese a accusé Israël de génocide et en visite au Communes à Ottawa, elle a appelé le Canada à cesser de soutenir Israël.
Le Centre consultatif des relations juives et israéliennes (CIJA) a dénoncé les positions de Mme Albanese et de Québec solidaire (QS)
«Québec solidaire a décidé de publiciser cette militante radicale agissant sous le couvert des Nations unies et aux prises de positions célébrées par les antisémites», a écrit le porte-parole de l’organisme, Julien Corona, dans un message à La Presse Canadienne.
«Québec solidaire n’a pas hésité à déposer une motion pour plaire à ceux qui dirigent vraiment ce parti», a-t-il accusé.
«Durant l’été, nous avions affirmé que ce parti dévoré par l’entrisme prenait le camp des terroristes. Force est de constater que ce constat contraire aux valeurs communes québécoises est toujours d’actualité.»
M. Bouazzi n’en est pas à ses premiers coups d’éclat en faveur de la Palestine et contre Israël.
Il demande à la Société des alcools du Québec de cesser de vendre des vins israéliens produits dans les territoires occupés. Il demande aussi à la Caisse de dépôt et placement de retirer ses billes de l’État hébreu.
Il y a pratiquement un an, il s’était effondré en larmes après le refus par le gouvernement caquiste d’une motion réclamant un cessez-le-feu immédiat par toutes les parties dans le conflit en Israël et en Palestine.