Via Rail demande un contrôle judiciaire sur les restrictions de vitesse du CN
OTTAWA — Via Rail demande un contrôle judiciaire à l’égard des raisons pour lesquelles la Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada (CN) a imposé des restrictions de vitesse à ses nouveaux trains de passagers.
La société d’État affirme qu’elle demande un contrôle judiciaire à la Cour fédérale après que de nombreuses tentatives de dialogue avec l’entreprise n’ont pas permis d’obtenir des preuves ou des raisons valables pour le changement.
«Il n’existe aucune preuve suggérant un risque pour la sécurité associé à l’exploitation des trains Venture aux passages à niveau», a déclaré Via dans le document déposé à la Cour.
Elle soutient que les restrictions imposées par le CN le 11 octobre causent des retards quotidiens sur le corridor Québec-Windsor de Via Rail, affectant des milliers de passagers et nuisant à la réputation de Via Rail auprès des voyageurs.
Via affirme que le CN n’a pas suivi la procédure nécessaire pour les changements et conteste le manque de transparence et d’équité dans l’approche du CN.
Une porte-parole du CN, Ashley Michnowski, a déclaré dans un communiqué que la société a imposé les restrictions aux passages à niveau compte tenu de l’expérience de l’industrie et des risques connus associés à des trains similaires à ceux que Via a mis en service. «Au cœur de cette affaire se trouve la question de la sécurité aux passages à niveau», a indiqué Mme Michnowski.
Elle a précisé que le CN a imposé les restrictions dès qu’il a été informé que Via faisait circuler les trains, bien que Via souligne qu’elle utilise les trains Siemens Venture depuis plus de deux ans sans aucun incident aux passages à niveau.
Les nouveaux trains font la navette entre Montréal et Ottawa depuis novembre 2022 et entre Montréal et Toronto depuis octobre dernier.
Le directeur des communications de Via Rail, Jean-Vincent Lacroix, a soutenu que le CN faisait des déclarations publiques inexactes au nom de la société.
«Via n’a pas encore reçu de preuve concrète ou de raisonnement valable pour l’imposition soudaine de ces restrictions», a-t-il déclaré dans un communiqué.
Le CN, qui possède la plupart des voies utilisées par Via dans le centre du Canada, dit avoir pris cette décision lorsqu’il a appris que les nouveaux trains empruntaient des itinéraires qu’il avait précédemment évités.
Le Canadien Pacifique Kansas City et l’agence de transport Metrolinx de l’Ontario, qui accueillent également les trains de Via, n’ont pas imposé de restrictions similaires.
Le CN affirme que Via a accepté d’acheter l’équipement nécessaire pour résoudre le problème, mais qu’il poursuit tout de même son action en justice. Via conteste avoir conclu un tel accord.
Entreprise dans cette dépêche : (TSX:CN)