La chasse au cerf bientôt permise ?
La Tuque accueillait cette fin de semaine le congrès régional annuel de la Fédération québécoise des chasseurs et pêcheurs (FédéCP). Le président de la FédéCP de la Mauricie, Pierre Caron, a laissé entendre la possibilité que Québec puisse permette la chasse au cerf dans la zone 26, ce que réclame son organisme depuis 1999.
«Il y a une forte possibilité d’ouverture du cerf dans la zone 26 (ouest) en 2020 (…) Le ministère regarde ça de près», affirme Pierre Caron.
Il pense que la chasse pourrait être permise pendant neuf jours, en même temps que la zone 26 est (en novembre), avec les mêmes engins (arc et arbalète) pour le mâle seulement ainsi que pendant trois jours à la poudre noire et au fusil de chasse. «Ça dépend de tous les autres partenaires, les zecs, pourvoiries ont un sondage à remplir et si tous les partenaires de la Mauricie sont d’accord, il y aura ouverture de la chasse au cerf dans la zone 26 ouest», laisse entendre M. Caron.
La fin de semaine précédant l’ouverture de la chasse sera celle de la relève, a aussi annoncé Pierre Caron. «Ce sera deux jours pour les nouveaux initiés. Ils auront le droit de chasser dans la zone 26, arc et arbalète. […] Ce sera une belle promotion pour la relève».
Comme elle l’est pour de nombreux organismes oeuvrant en faune, la relève est un cheval de bataille important pour la FédéCP. «D’ailleurs le ministère vient d’abaisser le (prix du) permis pour la pêche et le petit gibier. C’est quelque chose que la CAQ avait dit en période électorale, qu’ils allaient baisser ces permis d’une dizaine de dollars. C’est un plus, car souvent, la relève ça commence au petit gibier», note le président.
Une centaine de personnes était attendue pour le congrès. Une participation qui satisfait le président, d’autant plus que d’autres activités importantes étaient simultanément présentées dans la région. Son organisme regroupe 18 associations membres dans toute la Mauricie.
D’intéressantes conférences
Quatre conférenciers ont pris la parole à l’occasion du congrès. Dans un premier temps, le photographe environnemental, Philippe Henry, est venu parler de sa passion depuis 30 ans. Originaire de l’Alsace, il est arrivé en 1994 au Québec pour pratiquer son métier de photographe de la vie sauvage. À force de patience et de persévérance, il en arrive à présenter la vie des animaux du Québec, dans leur habitat naturel. «C’était devenu difficile en France, car il y a des endroits protégés, il y a beaucoup, beaucoup de monde et pas trop d’intimité». Il s’est fait connaître du public en 1992 avec un premier reportage sur les cygnes sauvages de Finlande et d’Islande.
Depuis 2009, il produit des films animaliers. Philippe Henry passe la majeure partie de sa vie dans le bois. «Cette année, j’y ai passé sept mois», indique-t-il.
Il a préparé un film «Boréal au cœur de l’hiver», où on voit la vie de l’orignal, au plus froid de l’hiver. Il faut définitivement user de la bonne stratégie pour réussir à s’en approcher. «Je peux passer beaucoup temps sur le terrain. Mon but est «d’apprivoiser les animaux» pour qu’ils s’habituent à ma présence», fait valoir le photographe.
Il vend ses photos à des magazines et à l’agence américaine Getty Images.
L’Association forestière de la vallée du Saint-Maurice
Les congressistes ont reçu Angéline Fourchaud, directrice de l’Association forestière de la vallée du Saint-Maurice.
Son organisme lance actuellement un concours photo « les différents utilisateurs de la forêt», pour toute la région de la Mauricie, auquel les gens de La Tuque, chasseurs, pêcheurs, kayakistes, travailleurs en forêt, sont invités à participer.
Faire comprendre le milieu forestier aux gens et faire naître l’intérêt des jeunes pour le milieu forestier constituent l’essentiel des objectifs de l’Association : «Il y a une grosse déconnexion de la nature des nouvelles générations, il faut réussir à les faire aller dehors et les faire profiter de leur milieu forestier, qui, souvent, est assez proche de nos maisons».
La santé des populations de dorés du Gouin
Le biologiste Patrick Plourde-Lavoie a dressé le bilan de santé de la pêche à l’aire faunique du réservoir Gouin. «Au réservoir Gouin, de façon générale, les populations de dorés vont bien», remarque M. Plourde-Lavoie. Il y a de plus en plus de pêcheurs, mais la récolte de poissons est stable, car les pêcheurs remettent plus de poissons à l’eau qu’auparavant.
Selon l’étude menée au fil des deux dernières années, l’état des populations en 2015-2016 se montrait similaire à celui mesuré lors des précédents échantillonnages.
Si tous les secteurs de pêche vont bien, il observe que la population de dorés du secteur du lac Brochu est considérée comme étant en état de surexploitation.
Les mesures de gestion en place, soit le retardement de l’ouverture de la pêche dans les frayères au printemps et la gamme de tailles exploitée instaurée en 2016, devraient, selon lui, contribuer au rétablissement des populations surexploitées et au maintien ou à l’amélioration de la qualité de pêche dans les autres secteurs.
Martin Bourget a aussi été invité à présenter une conférence sur les odeurs et les nouvelles technologies.