Patinage de vitesse courte piste: Florence Brunelle voit grand

MONTRÉAL — En pleine possession de ses moyens après une blessure au dos qui a abruptement mis un terme à sa dernière saison, la Québécoise Florence Brunelle participera au Circuit mondial avec une chose en tête: remporter des médailles aux Jeux olympiques de 2026.

Après une pause au début de la saison 2022-2023, puis une hernie dans le bas du dos en janvier dernier, Brunelle a amorcé la nouvelle saison en force avec quatre victoires en six courses pour être couronnée championne canadienne.

Toujours en quête d’une première victoire sur le Circuit mondial de patinage de vitesse courte piste – anciennement nommé Coupe du monde –, la patineuse trifluvienne de 20 ans voit l’hiver qui vient comme une préparation en vue de ses deuxièmes Jeux, après ceux de Pékin en 2022, auxquels elle a participé alors qu’elle n’était âgée que de 18 ans.

«Pour moi, c’est clair: j’aspire à gagner des médailles aux Jeux olympiques, a-t-elle lancé d’emblée lorsque questionnée sur les Jeux de Milan et Cortina d’Ampezzo, plus tôt ce mois-ci. On reste concentrés sur le moment présent, une journée à la fois, mais bon, la saison qui s’en vient, c’est pour nous préparer pour les prochains Jeux.

«Aux Jeux, je veux participer aux trois épreuves, et je pense que j’ai le potentiel pour performer et gagner des médailles dans chaque épreuve en plus des relais. La préparation sera très importante, il n’y a pas une distance qui va être mise de côté plus qu’une autre.»

Si les résultats des Nationaux sont garants d’avenir, Brunelle devrait avoir de bonnes chances aux 500 et 1500 mètres alors qu’elle a remporté les deux courses de chaque distance. Elle a pris les deuxième et cinquième rangs au 1000 m.

«C’est un bon indicateur d’où je suis rendue, a-t-elle dit. Depuis plusieurs mois déjà, j’enchaîne les bonnes séquences d’entraînement. J’évolue bien sur plusieurs sphères pour faire partie de l’élite mondiale et même plus.

«Le titre de championne canadienne, c’est un bon début, mais pour moi, mes objectifs sont clairs cette année: performer sur la scène internationale. J’ai fait ce que je sais que je suis capable de faire. Pas plus, pas moins.»

Avec Kim Boutin, Danaé Blais et Rikki Doak, qui ont toutes remporté des épreuves sur la scène internationale, les succès de Brunelle aux Championnats canadiens en ont certainement surpris plus d’un. Mais au sein de l’équipe, personne n’a été étonné.

«Elle aurait pu en gagner plus [aux Nationaux] je pense, s’est enthousiasmé Marc Schryburt, directeur haute performance de Patinage de vitesse Canada. Entre elles, elles font attention quand elles ont déjà leur place. Elles ne veulent pas risquer de faire un déplacement supplémentaire pour se mettre dans le trouble ou créer des chutes.

«Elle a eu des problèmes d’ordre physique, parce que sinon, je peux vous dire qu’on la voit venir depuis longtemps.»

Boutin, championne du monde au 500 m et quadruple médaillée olympique, est aux premières loges pour constater l’évolution de Brunelle depuis ses débuts au sein de l’équipe nationale en 2021.

«Ça fait plusieurs années que je la voie Florence, ce n’était juste qu’une question de temps avant qu’elle performe et qu’elle brille comme ça», a lancé Boutin.

Brunelle et Boutin font partie de l’équipe de 10 patineurs qui prendront part à l’épreuve montréalaise du Circuit mondial, qui débute vendredi avec les qualifications et qui se déroulera jusqu’à dimanche à l’aréna Maurice-Richard.

Indiquant être maintenant capable de faire abstraction de toutes les distractions lorsqu’elle saute sur la glace, Brunelle performera devant famille et amis en pleine possession de ses moyens.

«Ma tête est prête, mon niveau physique est là, a-t-elle assuré. Durant la prochaine saison, ça va être de perfectionner ces choses-là, d’apprendre le plus possible pour arriver, dans un an, à quelques mois des prochains Jeux, avec un gros bagage.»