Jean-Guy Talbot n’est plus
Une légende trifluvienne s’est éteinte dans les dernières heures, soit Jean-Guy Talbot. Celui qui venait de célébrer ses 91 ans en juillet dernier a remporté sept Coupes Stanley dans la Ligue nationale de hockey (LNH).
Au total, le défenseur aura disputé plus de 1000 matchs dans la LNH (1056), amassant plus de 1000 minutes de pénalité (1006) et 285 points au compteur.
« Le monde du sport régional est à nouveau en deuil, c’est certain, a lancé André Beauchesne, président de la Corporation Sport-hommage et journaliste sportif en Mauricie. Je ne pense pas qu’on revoit, dans les années 2000, un autre détenteur de sept Coupes Stanley! C’est une dure journée parce que Jean-Guy m’a pris sous son aile lorsque j’étais un jeune journaliste. Ma première conférence de presse était à la Brasserie O’Keefe et c’était Jean-Guy qui était au bar et nous avons connectés assez rapidement. Lorsqu’on évoluait ensemble les lundis matins, dans le vieux colisée qui aujourd’hui porte son nom, avec Daniel Lamarre également, il venait me reconduire après chacune de nos rencontres. »
« C’était un gars qui ne s’est jamais pris pour un autre et qui était intègre. Je me souviens encore qu’il venait à la rencontre des jeunes hockeyeurs au tournoi pee-wee, dans le vestiaire, et il leur disait un petit mot. Il avait exprimé sa grande déception lorsqu’on a démoli l’aréna Jean-Guy Talbot, mais je suis content aujourd’hui qu’on ait rebaptisé le vieux colisée en son nom. Ce que je souhaite, c’est que la fameuse pétition qui réclame qu’on change le nom du parc des Chenaux pour le parc Jean-Guy Talbot devienne un jour réalité, même s’il n’en aura pas conscience. »
Après un long passage avec le Canadien, il a joué pour les Red Wings de Détroit, les Blues de Saint-Louis, les North Stars du Minnesota, les Blues à nouveau, puis les Sabres de Buffalo où il a terminé sa carrière en 1970-1971.
En septembre dernier, son histoire voyait finalement le jour sous forme de roman. Parents et amis réunis, ils étaient une centaine pour assister au lancement de son livre « Jean-Guy Talbot, Porteur de flambeau! ». Co-écrite par Jean-Guy Dubois et Louis Beaudet, l’histoire de l’ancien #17 du Canadien de Montréal est maintenant immortalisée en ces pages.
Celui qui est devenu un très bon ami de Jean-Guy, l’ancien défenseur Serge Savard, était aussi présent, lui qui s’est occupé de la préface du tout nouveau bouquin.
« Lorsqu’on m’a téléphoné pour me demander d’écrire la préface, j’étais heureux. Je leur ai quand même demandé s’il n’y avait pas un gars de sa gang de 1950 qui aurait pu le faire, mais on m’a répondu non (rires). Ça m’a fait plaisir d’accepter!, avait-il d’abord lancé. Je n’ai jamais joué avec Jean-Guy, mais c’est comme si j’avais joué avec lui, tellement qu’on est devenu de bons amis. Je l’ai côtoyé à quelques camps d’entraînement lorsque j’étais avec le Canadien Junior, mais on était renvoyé dans les mineurs par la suite. Carol Vadnais et moi avions hâte qu’il parte (rires). »
« J’ai fini ma carrière junior en 1966 et ils ont ensuite annoncé une expansion dans la Ligue nationale de hockey. Les joueurs plus âgés, comme Jean-Guy, ont quitté et le Canadien a fait de la place aux plus jeunes. Il faut par contre souligner que s’il était resté à Montréal, il aurait eu deux autres coupes Stanley (rires). Blague à part, merci à monsieur Beaudet et monsieur Dubois parce qu’il est important ce livre-là. Il y a des histoires qui avec ce livre-là, ne se perdront pas. »
Édité à Trois-Rivières par l’Éditeur Claude Lemieux, le tout nouvel ouvrage raconte la vie de Jean-Guy Talbot, qui rappelons-le, a remporté la Coupe Stanley à 7 reprises. On y retrouve également de belles photos souvenirs du #17 à travers les 168 pages du roman.
« On s’y attendait un peu parce que son état de santé se détériorait l’an dernier, et on l’avait approché avec sa femme pour discuter du livre, a témoigné Jean-Guy Dubois, co-auteur. C’est toujours désolant de voir partir un gars si aimé et si populaire, ça, c’est certain. Non seulement il a gagné sept Coupes Stanley, mais il a participé à 14 finales, ce qui est incroyable dans une carrière. »
« Pour les gens de mon âge, il laisse un héritage de carrière, mais il ne faut pas oublier qu’il est passé à travers les générations comme joueur, employé à la brasserie pendant plusieurs années, et son implication auprès des jeunes, ajoute pour sa part l’autre co-auteur, Louis Beaudet. Il a toujours continué à participer à des tournois organisés pour amasser des fonds pour le hockey mineur, ainsi qu’à des activités caritatives. C’était une personnalité de grande classe et c’est un héritage de fierté dans notre région qu’il nous laisse », conclut-il.