Les entraîneurs toujours au rendez-vous
FOOTBALL. L’Écho a questionné deux anciens entraîneurs des Vikings pour connaître, selon eux, les raisons de l’arrêt du programme de football. Luc Martel a été au cœur de la relance du programme à la fin des années 1990 en compagnie de Noël Leclerc, tandis que Félix Lavergne, un ancien joueur du programme, s’est impliqué comme entraîneur dès son retour à La Tuque après ses études.
Après une pause de plusieurs années comme entraîneur, Luc Martel a repris du service au milieu des années 2010.
«Quand on a parti le programme il y a une vingtaine d’années, le karaté n’était pas aussi fort, il n’y avait pas de raquette, la popularité du ski baissait, mais ces sports reviennent. C’est la baisse du nombre de joueurs et l’intérêt a diminué. La saga des commotions a peut-être ébranlé quelques parents.»
Toutefois, M. Martel fait l’éloge du programme de football au cours des années, et de la façon dont les entraîneurs enseignaient les techniques de base. «Des grosses blessures majeures en 15-20 ans, on n’en a pas vraiment eu. On mettait l’emphase sur les blocages et les placages.»
Luc Martel indique que l’école a toujours soutenu le programme de football au fil des ans, mais… «Je crois que la personne responsable des sports dans les dernières années, le football ce n’était peut-être pas son créneau. Si on veut voir nos jeunes faire n’importe quel sport, il faut mettre la bonne personne à la tête des sports scolaires et qu’elle ait un sentiment d’appartenance et de fierté.»
«Si on veut faire revenir le football, je suis prêt à aider n’importe quelle personne qui veut s’impliquer. C’est un peu pourquoi j’avais pris Félix Lavergne sous mon aile dans les dernières années», ajoute-t-il.
Félix Lavergne
Après ses études universitaires en 2017, Félix Lavergne s’est immédiatement joint au programme chez les cadets. Il était l’entraîneur en chef et coordonnateur offensif alors que Luc Martel était responsable de la défensive.
«Le nombre de joueurs pour former une équipe a toujours été au cœur du problème à La Tuque. On avait des champions pour ces deux dernières années. On a gagné le championnat cadet, et l’année ensuite avec le même groupe, on a gagné le championnat interrégional juvénile avec seulement 26 joueurs sur le terrain. On a toujours eu du talent, mais peu de joueurs.»
Le niveau cadet roulait toujours en 2018, tout comme le juvénile, mais le niveau benjamin avait été mis sur pause. «En partant, on manquait de 50 à 60 joueurs pour la relève. C’est peut-être une des causes de l’arrêt du programme en entier», opine celui qui est maintenant professeur du La Tuque High School.
À l’automne 2018, la majorité des juvéniles étaient des finissants, alors Félix et l’entraîneur-chef Pierre Ayotte savaient que ça allait être difficile en 2019 pour former une équipe. «On espérait pouvoir évoluer dans une ligue à 8, mais ça n’a pas fonctionné. On a travaillé fort de notre côté chez les entraîneurs en commençant des pratiques à la mi-août. Mais sans vouloir pointer du doigt personne, la responsable des sports nous avait inscrits dans une ligue à 12 alors que c’était impossible par manque de joueurs. On a essayé de rejoindre une ligue à 8, mais c’était trop tard pour joindre une ligue comme les calendriers sont planifiés longtemps à l’avance. On aurait pu jouer dans la ligue du Lac-Saint-Jean, mais la ligue comprenait Sept-Îles et Chibougamau, et l’école aurait dû payer le transport des autres équipes pour venir jouer à La Tuque et vice-versa, alors c’était irréalisable.»
Félix Lavergne affirme que les entraîneurs n’ont pas jeté la serviette en contactant différente ligue, le RSEQ… «On s’est fait dire que ce n’était pas notre travail de faire ça, ça devait venir de la direction de l’école et de la personne responsable des sports. On voulait garder le programme en vie, et on s’est frappé le nez sur un mur.»
Sans hésiter, si le programme de football peut revenir, Félix sera assurément prêt à s’impliquer à titre d’entraîneur. «C’est dans les plans. On devra repartir à la base avec du benjamin local pour montrer les bonnes techniques. Il faut repartir avec des racines. C’est triste pour les jeunes, et le football accrochait une sorte de clientèle qui a besoin de plus d’aide au niveau scolaire et du comportement. Ça montrer à plusieurs jeunes de prendre un bon chemin de la vie, plutôt qu’un moins beau chemin. On a vu des jeunes plus dans la rue depuis l’arrêt du programme. Il y a déjà un impact négatif.»
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