Les rues comme terrain de jeu
PLANCHE À NEIGE. Âgé aujourd’hui de 25 ans, le planchiste latuquois Simon Martel est apparu dans différents films de planche à neige depuis qu’il a sa majorité. Sa spécialité? Réaliser des figures en se servant d’éléments que l’on trouve dans les rues. Il est communément reconnu comme étant un planchiste de rue, ou si vous préférez, un «street snowboarder».
Simon Martel a commencé à pratiquer la planche à neige alors qu’il avait environ 5 ans. Bien entendu, il a fait ses premières descentes au centre municipal de ski.
«Avec mes amis, on s’est rapidement développé une passion pour le snowboard. On se poussait pour faire le truc que l’autre avait fait avant. Il y avait toujours une petite compétition comme ça entre nous. J’ai commencé à faire des compétitions au Québec quand j’étais adolescent. C’était du slopestyle ou des compétitions de sauts. J’ai ensuite rencontré des gens qui faisaient du street, et ils sont devenus de bons amis et j’ai commencé à faire des vidéos avec eux.»
Pourquoi avoir eu la piqure pour le street? Dans les films, on peut voir les athlètes sauter à partir d’un toit, faire une manœuvre sur un mur ou une rampe d’escalier par exemple. «Les compétitions sont plutôt structurées. Je trouve que le street c’est une meilleure manière de s’exprimer et d’essayer des choses différentes, des nouvelles manœuvres sur de nouveaux modules que personne n’a encore vues. Pour tout le monde, c’est banal une rampe d’escalier, mais pour nous c’est ce qu’on regarde et ce qu’on cherche. C’est une manière de rester créatif et d’avoir du fun entre amis. C’est moins stressant qu’une compétition qui est jugée.»
Bien entendu, le Latuquois sait qu’il peut y avoir des risques de blessures et que les planchistes de rue peuvent être vus d’un mauvais œil par les autorités. «On s’est déjà fait avertir par des gens ou par la police, mais heureusement on n’a jamais reçu de ticket. Des fois ça peut faire deux heures qu’on pelte et on se fait avertir sans avoir essayé une manœuvre. Oui c’est illégal, mais c’est assez toléré pour que ce soit un sport aux X-Games. Ça reste qu’on est consciencieux et on ne veut pas briser la structure.»
Simon Martel a participé à environ six films tant au Québec, qu’en Colombie-Britannique, ou même à Helsinki en Finlande, avec des productions comme East two west ou Yes. Snowboard. «C’était vraiment incroyable en Finlande. On était une gang de gars, on s’était loué une auto, on se déplaçait de jour en jour à certains endroits pour filmer. C’était vraiment malade! Dans le Vieux-Québec aussi il y a des endroits qui sont vraiment hot! C’est réputé partout à travers le monde tellement qu’il y a plein d’endroits dans le Vieux-Québec.»
Le Latuquois ne gagne pas sa vie en tournant dans des films de planche à neige, par contre, il reçoit chaque année du matériel et des pièces de vêtement de ses commanditaires.
Simon est le fils du conseiller municipal Luc Martel. Est-ce qu’il a déjà vécu des inconvénients pour faire du street à La Tuque? «J’ai déjà eu quelques prises de tête avec mon père au début, parce qu’il pensait qu’on brisait des choses et qu’on était des voyous. Avec le temps, il a vu que c’était un sport qu’on pratiquait, un peu comme lui avec le tennis. C’est moins conventionnel, mais c’est ma passion et le monde me disait que j’avais le potentiel pour faire des films.»
Simon indique qu’il existe quelques bons endroits dans sa ville natale pour avoir du plaisir. Notamment, la rampe d’escalier du socioculturel, le mur du sens unique de la rue Kitchener, ou même au lac St-Louis. «Quand j’ai vu apparaître la rampe d’escalier avec les rénovations au lac St-Louis, je me suis dit que ça avait été fait pour nous», exprime-t-il en riant.
Comment le planchiste a-t-il vu l’évolution du parc à neige du centre municipal de ski? «Avant la règlementation provinciale, le parc à neige était dans le Pit et c’était vraiment le fun. Il y avait du défi. Mais avec la règlementation, la Ville a suivi les recommandations à la lettre, alors le challenge avait beaucoup diminué. Un de mes amis Jean-Bastien Gervais est venu l’an passé pour la conception du parc à neige et il avait beaucoup d’expérience là-dedans. Il sait comment maximiser l’espace et les modules. C’était la personne-ressource à aller chercher et le parc à neige depuis deux ans n’est vraiment pas comparable à ce qu’il y avait avant. En tant que snowboarder avancé, je peux trouver mon compte.»
Voici certains liens où il est possible de voir le Latuquois en action dans des films: