Marathon au pôle Nord: « L’enjeu principal, c’est la sécurité »
L’athlète trifluvien Patrick Charlebois s’apprête à prendre la direction du pôle Nord où il participera à la 18e édition du North Pole Marathon en compagnie d’une douzaine de coureurs. Cependant, le marathonien ne saura qu’au dernier instant si les conditions sur place permettront la tenue de la course.
« On descendra du bateau et on va courir. On sera là pendant 24 heures. L’enjeu principal, c’est la sécurité. Le capitaine du bateau a l’autorité de décider si, oui ou non, on va courir sur la glace, car il ne peut pas laisser sortir l’équipage ou les passagers si ce n’est pas sécuritaire. Il est donc possible qu’on arrive au pôle Nord après une semaine de voyage et qu’on nous dise qu’on ne peut pas courir sur la glace », explique Patrick Charlebois.
Le plan B sera de faire le marathon sur le navire. « Courir 140 fois autour du bateau, ça sollicite d’autres parties du corps. C’est quelque chose de très différent. Ce n’est pas mon premier choix, mais si ça doit arriver, c’est sûr qu’on va le faire. On va courir », ajoute-t-il.
Le marathonien embarquera sur le Commandant Charcot vers le pôle Nord le 11 août. Il arrivera à destination au terme de huit jours en mer. Le marathon est prévu le 18 août.
Les athlètes se rendront au pôle Nord à bord du brise-glace nommé Commandant Charcot, le premier navire d’exploration polaire hybride électrique propulsé au gaz naturel liquéfié qui permet des explorations encore jamais réalisées dans les pôles.
« Ça fait 2000 jours qu’il n’y a pas eu de compétition au pôle Nord. Encore cette année, en raison du conflit en Ukraine, les Russes n’ont pas fait la piste d’atterrissage pour permettre l’arrivée en avion, précise Patrick Charlebois. On trouve ça extrême de faire tout ce trajet en bateau, mais c’est la seule façon de s’y rendre et en compagnie de 180 autres passagers. »
C’est aussi la première fois que le défi se tiendra en été. Le North Pole Marathon devait initialement avoir lieu en avril, mais l’organisation a dû reporter le marathon pour plusieurs raisons. « Ça imposera des défis au niveau de la surface qui sera plus molle qu’en hiver. On courra davantage dans la slush. Ça ne sera pas le fun. Ce sera plus d’ouvrage aussi, car les chevilles et les mollets seront plus sollicités », fait remarquer le marathonien.
« Le pôle Nord n’est pas situé sur terre, mais sur l’océan Arctique, poursuit-il. Nous allons donc courir sur de l’eau gelée, plus spécifiquement sur une calotte glaciaire d’environ 6 à 12 pieds d’épaisseur au-dessus de 12 000 pieds de l’océan Arctique au sommet du monde. Nous ne sommes donc pas à l’abri d’une fissure ou d’une surface très glissante si elle n’est pas recouverte de neige, par exemple. Aucun coureur n’est habitué à cela. »
Participer à cet événement permettra également à Patrick Charlebois de figurer au sein du Marathon Grand Slam Club, composé de coureurs qui ont parcouru une distance de marathon de 42 kilomètres ou plus sur chacun des sept continents et sur l’océan Arctique.
Relever le défi pour une bonne cause
À l’été 2022, l’athlète trifluvien a perdu deux amis emportés par le cancer, et ce, à 24 heures d’intervalle. Il s’est rapidement mobilisé et a voulu faire une différence. C’est dans cet esprit qu’il a choisi d’amasser des fonds pour la Société de recherche sur le cancer (SRC), en parallèle de ses défis sportifs.
C’est d’ailleurs pour la cause que Patrick Charlebois a décidé de relever le défi malgré les complications. « C’est la cause qui me motive le plus. Autrement, j’aurais passé mon tour pour y aller en bateau. Autrement, les dons continuent de rentrer. De leur côté, les Lunettes roses ont complété leur défi en Italie. On va boucler la boucle avec le North Pole Marathon avec les dons. On en est à environ 125 000$. »